Dakar, 07/10/2022 (MAP)- Les perspectives de croissance à moyen terme du Sénégal se situent autour de 10 % en moyenne sur la période 2023-2024 à la faveur des activités de production de pétrole et de gaz, tandis que l’inflation devrait progressivement retomber à 2 %, a indiqué une mission du Fonds Monétaire International, a l’issue d’une visite au Sénégal effectuée entre le 29 septembre et le 6 octobre.
L’objectif de cette visite était de faire le point sur l’évolution récente de l’économie et les progrès dans les réformes soutenues par l’Instrument de coordination des politiques économiques, l’Accord de confirmation et la Facilité de crédit de confirmation. « À moyen terme, les perspectives de croissance semblent être plus favorables et se situent autour de 10 % en moyenne sur la période 2023-2024, grâce aux activités de production de pétrole et de gaz, et l’inflation devrait progressivement retomber à 2 %’’, a déclaré Edward Gemayel, le chef de cette mission, cité par un communiqué du FMI. « L’activité dans les secteurs secondaire et des services a ralenti au cours du premier semestre de cette année, ce qui a conduit à une légère révision à la baisse de la projection de croissance à 4,7 %, alors que l’inflation avait atteint un niveau record sur plusieurs décennies de 11, 2 % en août, sous l’effet de la hausse des prix des denrées alimentaires (17,3 %), impactant négativement sur le niveau de vie des ménages », a-t-il indiqué. Selon les prévisions de la mission du FMI, l’inflation moyenne en 2022 devrait atteindre 7,5 %.
Il a relevé que les recettes budgétaires recouvrées à fin septembre avaient été plus importantes que prévu, bien que la forte hausse des subventions à l’énergie avait conduit le gouvernement a décalé certains projets afin de contenir le déficit budgétaire au niveau visé de 6,2 % du PIB.
La mission du FMI encourage ainsi les autorités sénégalaises « à renforcer le recouvrement des recettes, à éliminer les exonérations fiscales onéreuses, à rationaliser les dépenses non prioritaires ». « Bien que le projet de budget pour 2023 prévoie une réduction du déficit budgétaire, les efforts d’assainissement sont insuffisants compte tenu des contraintes fortes de financement et de la vulnérabilité croissante de la dette publique », a estimé Edward Gemayel.
Il a évoqué l’importance de se projeter sur des objectifs plus élevés en matière de mobilisation des recettes et des engagements forts pour supprimer progressivement les subventions à l’énergie sont nécessaires.
« Les autorités sont encouragées à renforcer le recouvrement des recettes, à éliminer les exonérations fiscales onéreuses, à rationaliser les dépenses non prioritaires et à prendre les mesures nécessaires pour réduire les subventions à l’énergie tout en protégeant les plus vulnérables par des mesures ciblées », a préconisé la mission du FMI. Le responsable du FMI a noté que « le renforcement de la résilience de l’économie sénégalaise face aux multiples chocs et la constitution de marges de manœuvre pour faire face aux chocs futurs dépendent de l’avancement des réformes structurelles clés ». Il s’agit, selon lui, de « rationaliser les dérogations au code des marchés publics pour le secteur de l’énergie et finaliser la révision de son cadre juridique pour limiter strictement les dérogations aux appels d’offres ouverts et concurrentiels, accélérer la mise en œuvre de la stratégie de recettes à moyen terme (SRMT), et préparer et exécuter la feuille de route pour la maîtrise et le meilleur ciblage des subventions à l’énergie ». Le FMI, par la voix du chef de sa mission, a réaffirmé son soutien aux efforts du gouvernement sénégalais pour mettre en œuvre son programme de réforme économique. Il a insisté sur le fait que les discussions en vue de la revue finale du programme soutenu par l’Instrument de coordination des politiques économiques, l’Accord de confirmation et la Facilité de crédit de confirmation étaient prévues en novembre. Au cours de la visite, l’équipe du FMI a rencontré le Premier ministre Amadou Ba, le ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba, et le directeur national de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) Ahmadou Al Aminou Lo et de hauts fonctionnaires de l’administration sénégalaise.