Dakar, 13 mars (APS) – Habib Sy, homme politique sénégalais, plusieurs fois ministre sous le règne de l’ancien président Abdoulaye Wade, figure sur la liste des 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel vraisemblablement au nom et pour le compte du projet politique de l’opposant Ousmane Sonko.
Sans faire partie de la formation politique fondée par Ousmane Sonko, M. Sy a bénéficié du parrainage de 13 députés du parti dissous, Les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF) pour faire partie des candidats retenus.
Dans les habits d’un gentilhomme, Habib Sy, ne s’en cache d’ailleurs pas et le rappelle à chacune de ses sorties publiques depuis la validation de sa candidature par le Conseil constitutionnel.
Dans le Journal de la campagne, émission diffusée tous les soirs sur les antennes de la RTS, la télévision publique, sous la supervision du Conseil national de régulation de l’audiovisuelle, Habib Sy met à profit ses trois minutes d’exposition médiatique pour promouvoir la candidature de Bassirou Diomaye Faye, le bras droit d’Ousmane Sonko, devenu par la force des choses le porteur du projet de leur formation politique dissoute.
Il est d’ailleurs agité l’idée que le natif de Bignona (sud) qui se définit fièrement comme un ‘’Djolof-Diolof’’ appelle à voter pour Bassirou Diomaye Faye.
Habib Sy a fait ses premières classes à l’école Biram Seck de Linguère, dans la région de Louga. Il rejoint plus tard le lycée Faidherbe de Saint-Louis, actuel lycée Cheikh Omar Foutiyou Tall, où Abdoulaye Wade, lui-même ancien pensionnaire, effectua une visite en 1974. ‘’J’étais en classe de Première’’, se remémore-t-il.
Son baccalauréat en poche, cap sur l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, à la faculté de Droit où, il obtient une Maitrise en Sciences juridiques.
Il réussit par la suite le concours d’entrée à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM), qui deviendra Ecole nationale d’administration (ENA), et sort comme Commissaire aux enquêtes économiques.
Ce père de six enfants est un passionné de lecture, de la marche, mais aussi d’agriculture et d’élevage, des activités auxquelles il se consacre autant que faire se peut.
Habib Sy fut le dernier directeur de cabinet du président Wade à son départ du pouvoir en 2012. Me Wade l’avait aussi nommé ministre d’Etat et porté à la tête de plusieurs départements ministériels.
Sa relation avec l’ancien président sénégalais ne date pas de l’élection du prédécesseur de Macky Sall.
De 1995 à 1997, il était son directeur de cabinet quand l’opposant Wade, est entré dans le gouvernement de majorité présidentielle sous le régime du président Abdou Diouf.
Abdoulaye Wade devenu président en 2000, Habib Sy va attendre 2004 pour connaître son premier poste ministériel, dans le gouvernement dirigé par Macky Sall. Il a notamment été nommé ministre d’Etat à la tête du département de l’Agriculture et de l’Hydraulique.
Deux ans plus tard, en 2006, il est propulsé à la tête du ministère des Infrastructures, de l’Équipement et des Transports terrestres. L’ancien maire de Linguère (nord) de 2020 à 2014 sera également le ministère de la Fonction publique, avant de devenir en 2009 le directeur de cabinet du président Wade. Poste qu’il occupera jusqu’au départ du chef de l’État en 2012.
Militant du Parti démocratique sénégalais (PDS) et membre du comité directeur de ce parti formé par Wade, Habib Sy quitte le navire après un long compagnonnage.
Il lance le mouvement ‘’Yessal Sénégal’’ (Moderniser le Sénégal) qui se fixe le pari de ‘’l’espoir et de la modernité’’ du Sénégal.
Bien qu’il considère Abdoylaye Wade comme son mentor, ‘’son maître à penser’’, Habib Sy se rapproche de la coalition de l’opposition, Yewwi askan wi, prenant ses distances avec les anciens camarades du PDS, pour se rapprocher d’Ousmane Sonko, Déthié Fall, Cheikh Tidiane Dieye, Aida Mbodj, entre autres.
Ousmane Sonko le lui rend bien, en demandant à ses députés de parrainer la candidature de Sy. Pas ingrat pour un sou, il bat campagne pour le candidat de PASTEF, Bassirou Diomaye Faye, malgré qu’il soit lui-même candidat.