« Kolda, 27 nov (APS) – La boutique du droit de Kolda (sud) a recensé plus de 400 cas de violences faites aux femmes et filles, de janvier à octobre 2024, a-t-on appris de sa responsable, Diarra Marième Traoré.’
»Dans la région de Kolda, on note toutes les différentes formes de violences qui existent. On a recensé plus 400 cas de violences. Je rappelle que malgré cela, il y a des cas méconnus et ou étouffés par les communautés »; a-t-elle soutenu.
Mme Traoré s’exprimait au terme d’une marche contre les violences faites aux femmes et filles organisée, mardi, à Kolda, à l’initiative du comité d’appui et de soutien au développement économique et social (CASADES), en partenariat avec le soutien de la coopération catalane pour le développement.
Avec comme slogan »face aux survivantes de violences, notre soutien pas notre jugement », les femmes ont marché à travers les artères de la capitale du Fouladou pour manifester leur soutien et solidarité aux victimes de violences basées sur le genre.
La boutique du droit a été mise en place par l’Association des juristes sénégalaises (AJS). Pour pousser à la dénonciation, la juriste plaide pour une sensibilisation sur les méfaits des violences faites aux femmes et filles dans la région de Kolda.
»Nous avons des structures de prise en charge des victimes de violences, mais il faut aller au-delà des quartiers, car la région de Kolda est vaste et le principal problème c’est la non dénonciation. Donc, il faut sensibiliser les populations sur les dangers liés aux violences en général et particulièrement celles faites contre les femmes et filles », a plaidé Mme Diarra.
»Nous sommes ici aujourd’hui pour une caravane de sensibilisation dans le cadre des 16 jours d’activisme et nous saisissons l’occasion pour demander aux populations de soutenir les victimes des violences et non de les juger », a déclaré de son côté Téréma Diawara chargée de programme au CASADES.
Mme Diawara a invité également les populations à dénoncer les cas de violences notés dans les communautés, car, a-t-il relevé, »il y a des problèmes pour obtenir de statistiques sur le nombre de cas enregistrés dans la région ».
Elle a outre annoncé la création de la maison d’accueil et de prise en charge des cas de victimes de violences dans la région par le CASADES.
»Le CASADES a mis en place un centre d’accueil et de prise en charge des victimes de violences, mais le principal problème c’est le silence des populations qui doivent adopter des mesures de protection en dénonçant des cas notés dans les communautés », a-t-elle déploré.
Elle a insisté sur le fait que l’on ne doit pas juger les victimes qui sont souvent stigmatisés, soulignant que »c’est une autre forme de violence sur elles »