Rabat, 21/11/2018 (MAP) – Des collectivités territoriales africaines ont présenté, mercredi à Marrakech, leurs bonnes pratiques en matière de conception et de mise en œuvre des stratégies environnementales locales.
Pour des élus et maires de villes, invités à exposer leurs propres expériences dans le cadre du 8ème sommet Africités, toute stratégie en matière d’environnement doit prendre en compte le contexte et les spécificités de chaque région et l’implication des populations locales, qui sont les premières concernées.
Ndiouga Sakho, président de la commission Aménagement urbain et développement durable de la ville de Dakar, a souligné à cet égard que l’expérience a montré que sans une adhésion forte des citoyens aussi bien dans la définition que de la mise en œuvre des stratégies environnementales, le résultat ne pourrait pas être optimal.
Pour le cas de Dakar, qui fait face à divers problèmes environnementaux liés à la récurrence des inondations, l’érosion côtière, la pollution et la pression démographique, l’action a été axée autour de trois points majeurs portant sur l’élaboration d’un plan « Climat énergie territoire », la sensibilisation et la mobilisation des acteurs concernés et le lancement de projets pilotes, a-t-il indiqué.
Plusieurs solutions ont été apportées dans le cadre d’une ambitieuse stratégie environnementale, a poursuivi M. Sakho, citant la mise en place d’un plan d’action environnemental, d’une cartographie des zones à risque, de stratégies de résilience urbaine, de projets micro-urbains et d’agriculture périurbaine et de mesures d’efficacité énergétique.
De son côté, le Maire de la commune de Bana au Cameroun, Kamanda Germain, a exposé une expérience pilote liée à la réduction de la déforestation et de la dégradation du massif forestier dans la région de Bana-Bangou-Bangante.
Dans le cadre de cette initiative, plusieurs collectivités territoriales se sont rassemblées en une seule intercommunalité, en vue de mutualiser leurs ressources financières, matérielles, humaines et techniques et de réaliser des économies conséquentes, a-t-il dit.
Le projet, qui a pour objectifs de développer des activités alternatives, protéger la réserve de la région, réduire de 50 pc le rythme de déforestation et promouvoir le développement local, commence déjà à porter ses fruits en termes de reboisement, de plantations, d’aménagements de forages pastoraux et de renforcement des capacités des acteurs locaux, a ajouté le responsable.
Grâce à la mutualisation des moyens et l’adhésion de la population, ce projet aura à terme un impact positif sur l’environnement, la société et la biodiversité, a-t-il conclu.
D’autres intervenants ont discuté de l’importance de doter les acteurs locaux d’outils pour la production d’espaces à faible consommation d’énergie et de ressources, de mettre à la disposition des municipalités les méthodes de conception durable, de partager à large échelle les plans climatiques territoriaux des villes africaines et de permettre aux petites collectivités d’accéder aux mécanismes de financement.
Placé sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, le sommet Africités est organisé du 20 au 24 novembre par l’Association marocaine des présidents des conseils communaux (AMPCC) et l’Association des régions du Maroc (ARM) en partenariat avec le ministère de l’Intérieur et l’organisation Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (UGCLU).
Pour cette 8-ème édition d’Africités, qui marque le 20-ème anniversaire de sa création, la thématique retenue a trait à « la transition vers des villes et territoires durables : le rôle des collectivités territoriales d’Afrique ». Cet évènement connait la participation de quelque 5.000 participants qui débattent des contraintes au développement des villes africaines comme le chômage et les défis en lien avec les changements climatiques.