Tahoua, 10 Sept (ANP) – Cette année, le Niger a exceptionnellement enregistré une pluviométrie plus qu’excédentaire. Des phénomènes rares ont fait leur apparition à l’échelle de toutes les régions, offrant ainsi d’énormes opportunités agricoles à saisir.
En effet, les nappes souterraines saturées favorisent des écoulements superficiels torrentiels, causant diverses érosions et l’augmentation d’occupation des superficies par les eaux des marres réduisant momentanément les superficies des cultures des décrues et la destruction des cultures irriguées précoces.
Par contre, le rechargement des vallées sont les conséquences agricoles de cette pluviométrie enregistrée. C’est dire qu’en dépit des dégâts énormes causés, ces phénomènes climatiques peuvent aussi avoir des impacts positifs dans la vie de la population rurale tant meurtrie par des années successives de bilans agricoles négatifs.
Une politique d’adaptation est plus que nécessaire et l’Etat doit accompagner les producteurs à mieux valoriser ce phénomène.
Le fait est que cette situation a permis de comprendre les limites et les insuffisances de nos infrastructures de désenclavements et de protection pour nous amener à mieux les concevoir. C’est pourquoi on dit que » la pluie est la meilleure ingénieure ».
Il est également constaté que plus de 60% des eaux tombées dans l’espace nigérien finissent au Nigéria voisin. Cette situation doit amener les autorités politiques à mieux penser à la gestion de ces eaux drainées qui sont bien gérées ailleurs.
Enfin et en urgence, l’Etat et ses partenaires doivent planifier l’intensification des cultures des décrues pour accompagner les retraits des eaux des marres et des vallées avec des céréales à cycles courts (maïs, sorgho, etc.) et certaines légumineuses (niébés, dolique, etc.) ainsi que des cultures rustiques (manioc, patate douce, etc.)
L’Etat et ses partenaires doivent aussi mettre à la disposition des agriculteurs à temps des semences des cultures maraichères et celles de la pomme de terre pour bénéficier de l’épandage et procéder à une mise en valeur effective des superficies potentielles
Ils doivent aussi inciter les cultures des céréales irriguées (le riz, le blé) autour des marres qui ont les conditions requises, après avoir doté les agents d’encadrement des moyens nécessaires pour mieux assurer l’encadrement rapproché aux producteurs.
Il est également temps de penser à reformer la mission de l’OPVN pour qu’elle procède aux achats locaux auprès des producteurs ayant des excédents de production