Thiès, 15 nov (APS) – Des élus de la région de Thiès ont plaidé mardi pour une prise en compte de la vocation agricole de leurs terroirs dans l’élaboration de la Politique nationale d’urbanisation (PNU) dont le processus a été enclenché.
Le ministère de l’urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique a débuté le processus d’élaboration d’une politique nationale de l’urbanisation, à travers des ateliers de consultation dans les régions, destinés à recueillir des données et d’échanger sur les obstacles aux différents programmes et/ou projets d’urbanisme depuis l’indépendance.
Thiès a été la première région à accueillir ce type de rencontre, dans le cadre d’un projet appuyé par l’ONU habitat en Afrique de l’Ouest, où le Sénégal fait partie des pionniers de ce processus, selon le comité chargé de recueillir les données.
Des représentants de collectivités territoriales et des services techniques déconcentrés de l’urbanisme, de l’aménagement du territoire, de la société civile, etc., ont abordé les défis l’urbanisation dans la région de Thiès, lors d’un atelier inscrit dans le processus d’élaboration d’une politique nationale de l’urbanisation.
Les représentants des communes de Notto Gouye Diama, Kayar, Mboro et Darou Khoudoss, dans la zone des Niayes, ont évoqué la menace qui pèse sur l’horticulture, du fait notamment, de l’urbanisation galopante.
La zone des Niayes, cette bande de terre fertile bordant la mer de Dakar à Lompoul, principale zone de production de légumes du pays fait face à un empiétement des habitations, conséquence d’un boom démographique.
Au-delà des Niayes, d’autres communes ont souligné le même ‘’étouffement’’ de leur développement socioéconomique, par l’implantation de sociétés minières.
C’est le cas de Pambal, dont les activités agricoles, l’extension des habitats se trouvent freinées par le fait que 20 des 21 villages qui en composent le territoire se situent sur un titre minier, s’est plaint son maire Lazard Lamane Thiaw.
Pambal se trouve sur une ‘’zone promotionnelle’’, une sorte de réserve de phosphate dont toute exploitation doit être soumis à l’autorisation de l’Etat, a expliqué un agent du service des mines.
Dans d’autres localités, comme Taïba Ndiaye, les gens se plaignent de l’arrivée de bailleurs qui viennent acheter les terres agricoles ou encore de la cohabitation future avec les éoliennes.
Dans le même sillage, l’adjointe au maire de Notto Diobass, Adja Fatou Ndiaye, relève que des riches venus de la capitale achètent des terres pour en faire des poulaillers ou des fermes, transformant du coup les anciens propriétaires terriens en ouvriers agricoles, et ne laissant aucune chance aux fils de ces derniers d’avoir un toit sur leur propre terroir.