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Tivaouane : l’année 2022 marquée par reprise du Gamou et le centenaire du rappel à Dieu de  »Maodo »


  1 Janvier      212        Religion (1296),

 

Tivaouane, 1er jan (APS) – Les célébrations du centenaire du rappel à Dieu de Seydi El hadji Malick Sy et la reprise du Gamou annuel de Tivaouane, après deux ans de pause suite à l’apparition de la pandémie de Covid-19, ont principalement marqué l’actualité de la cité religieuse tidjane en 2022.

Les festivités commémoratives du centenaire du rappel à Dieu de Seydi El Hadji Malick Sy (1855-1922) se sont déroulées du 24 au 27 juin, dans la cité religieuse de Tivaouane, autour du thème : « Seydi El Hadji Malick Sy, 100 ans après : lumière sur sa vie et son œuvre ».

C’était une occasion toute trouvée pour magnifier l’œuvre du chantre de la tidjania, et pour le donner en exemple à la jeunesse.

Dans son allocution lors de la cérémonie officielle de la célébration de cet anniversaire dans les locaux du complexe El Hadji Malick Sy de Tivaouane, le président de la République a invité la jeunesse sénégalaise à suivre les enseignements de ce guide religieux, pour trouver en lui « une référence dans un monde en perte de repères ».

« Toute sa vie durant, Seydi Malick Sy a été grand par sa foi, par son enseignement, par son legs », a dit Macky Sall, co-parrain de la célébration des cent ans du rappel à Dieu du guide spirituel tidjane, avec le roi du Maroc Mohamed VI.

« Il était un homme humble, un sage, un éducateur et un travailleur », a souligné le chef de l’Etat, avant de relever que « ses enseignements sont encore suivis par des millions de personnes ».

« Dans un monde en perte de repères, Seydi El Hadji Malick Sy est comme un phare au milieu d’une mer agitée, diffusant une lumière éclatante pour orienter les âmes vers des rivages sûrs », a poursuivi le président de la République.

Citant une revue de l’université islamique d’Al-Azhar (Egypte), publiée en 1995, il a souligné le rôle de Seydi Malick Sy dans l’épanouissement de l’islam au Sénégal, à travers la création d’écoles, de « zawiyya » et la formation de brillants érudits qui se sont éparpillés dans tous les coins du pays.

« Ce centenaire est une occasion importante, non seulement pour nous rappeler sa vie, [mais aussi] pour nous (reconnecter) à la source de la lumière pour éclairer notre chemin, en nous appropriant les enseignements de Maodo Malick Sy », a-t-il dit.

« Sa généalogie avec notamment ses liens de parenté avec Cheikh Omar Foutiyou, avec Serigne Touba, ses racines au Boundou, au Fouta notamment à Gaya et son implantation à Tivaouane font de lui l’illustration de la nation sénégalaise », a-t-il dit.

Des disciples nostalgiques du Gamou, un moment de retrouvailles
En 2022, le khalife général des tidjanes a décidé de la reprise de la célébration du Gamou, commémorant la naissance du Prophète Mohamed (PSL), et dont la dernière en date remontait à 2019.

Dès l’annonce de la date du Gamou 2022, arrêté pour le 8 octobre 2022, le comité d’organisation avait mis en branle son programme sous la houlette du préfet de Tivaouane Mamadou Guèye.

Le défi était surtout de gérer l’afflux exceptionnel de disciples, nostalgiques de ce moment de retrouvailles dont ils ont été sevrés pendant deux ans, pour éviter la propagation de la Covid-19.

Depuis qu’il avait initié le Gamou en 1902, Tivaouane était chaque année, le point convergence de milliers de fidèles.

Pour les préparatifs, des réunions périodiques s’étaient tenues dans la capitale de la tidjaniya au Sénégal.

Le préfet de Tivaouane, Mamadou Guèye, rencontrait régulièrement des représentants du khalife général des tidjanes, Serigne Babacar Sy Mansour, pour stabiliser les mesures à adopter.

Serigne Babacar Cissé, Serigne Habib Sy et Serigne Moustapha Sy Al Amine étaient les émissaires attitrés du guide religieux.

Ensemble, ils ont passé en revue plusieurs questions relatives à l’hygiène, à la sécurité, à l’approvisionnement en eau et à l’électricité, mais également à l’assainissement.

Le préfet de Tivaouane avait annoncé le déploiement de secouristes de la Croix-Rouge sénégalaise et la mise en place des postes médicaux avancés, dès le début du « burd », l’une des étapes du Gamou, pour éviter tout encombrement de l’hôpital Mame Abdoul Aziz Sy.

Le service d’hygiène, de son côté, promettait une surveillance des grandes cuisines et un contrôle « sans complaisance » des denrées alimentaires sur toute l’étendue de la commune de Tivaouane, quand les représentants des forces de défense et de sécurité s’engageaient à assurer la sécurité des fidèles.

Le volet sanitaire avait retenu l’attention de l’autorité. Compte tenu du fait que le Gamou n’avait plus été organisée à Tivaouane depuis 2019, avec la décision du khalife général des tidjanes de se limiter à le commémorer de manière sobre et intimiste, afin d’éviter l’expansion de la Covid-19.

Le préfet s’était alors entouré de toutes les précautions, invitant l’ensemble des chefs service impliqués dans la préparation du Gamou à « presser le pas », en vue d’un respect total des engagements.

La diaspora n’a pas manqué à l’appel

Il avait notamment insisté sur la voirie et l’assainissement, domaine dans lesquels il avait noté des « retards », notamment en ce qui concerne le traitement des eaux usées et pluviales.

La diaspora tidjane n’a pas manqué à l’appel de l’édition 2022 du Gamou de Tivaouane. Précédé d’une dizaine de nuits de chants religieux dénommés « Burd », c’est un moment de retrouvailles pour la diaspora de la cité religieuse, qui vient s’y ressourcer et revivre les moments de ferveur d’une enfance rythmée par les « dahira », association regroupant les disciples d’une même obédience).

« Le mois du Gamou, avec les séances de Bourd, est une période pendant laquelle Tivaouane me parle et me rappelle les plus beaux jours de ma vie d’adolescent », témoigne El Hadji Gora Diop qui, au seuil de ses soixante ans, vit en France, entre Grenoble et Lille. Il n’entend « pour rien au monde, manquer à ce rendez-vous ».

Comme Cheikh Lô, qui a pris ses vacances pour venir baigner dans l’ambiance des nuits de « Burd », ils sont nombreux les émigrés qui ont tenu à participer à la reprise du Gamou, après deux ans de pause.

Venu à Tivaouane deux jours avant la célébration de la naissance du prophète de l’islam, le président Macky Sall s’est engagé à œuvrer pour que cette cité religieuse « garde sa spiritualité ».

Macky Sall a souligné la « spécificité » de célébration de la naissance du Prophète Mohamed (PSL) ou Gamou, telle que pratiquée à Tivaouane, et particulièrement par la famille de Seydi El Hadji Malick Sy.

« Avec l’extension de la ville, nous allons multiplier les efforts pour que ce foyer religieux continue d’inspirer les millions de talibés », a-t-il assuré, disant avoir promis au khalife que le gouvernement allait poursuivre ses efforts d’extension des réseaux d’eau et d’électricité de Tivaouane, malgré la conjoncture mondiale.

Le chef de l’Etat a saisi l’occasion pour saluer le respect des consignes contre la maladie à coronavirus à Tivaouane, où le Khalife a interdit la tenue de ce grand rassemblement annuel de la communauté tidjane pendant deux années consécutives.

Macky Sall a profité de cette tribune pour annoncer le démarrage des travaux de l’autoroute à péage Dakar-Tivaouane- Saint-Louis, tout comme la construction d’un centre de formation pour les jeunes à Tivaouane.

Appel pour la préservation des mœurs, qui « se dégradent gravement »

Le khalife des tidjanes, par la voix de Serigne Makhtar Kébé, a mis à profit la cérémonie officielle du Gamou de cette année, pour transmettre des messages. Il a plaidé pour davantage de justice sociale dans le pays, à travers notamment la décentralisation des infrastructures sanitaires, mais aussi la prise en charge du chômage des jeunes.

Le devoir de solidarité entre tous les Sénégalais a été aussi un aspect du discours du khalife général des tidjanes, lu par Serigne Makhtar Kébé. Il a demandé à l’Etat du Sénégal de veiller à la préservation des mœurs qui se « dégradent gravement » au Sénégal, déplorant les insultes et la calomnie sur les réseaux sociaux.

Un appel à l’union des cœurs a retenti depuis Tivaouane, s’adressant surtout aux hommes politiques, pouvoir comme opposition, dont dépend la stabilité du pays, de l’avis du Khalife.

Il a exhorté les pouvoirs publics à appuyer davantage les paysans, en veillant par exemple à ce que le matériel agricole distribué par l’Etat ne profite pas seulement aux riches agriculteurs, au détriment des petits producteurs. A ces messages, s’ajoute un appel à la tolérance. Le khalife n’est pas resté indifférent à la marche de l’Assemblée nationale, fustigeant les bagarres été notées à l’entame de la 14e législature.

Le Khalife a, enfin, invité les parents à se consacrer davantage à l’éducation de leurs enfants.

Autant d’appels qui, selon le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, venu représenter le chef de l’Etat, cadrent avec la vision des pouvoirs publics de créer un ministère du Développement communautaire, de la Solidarité nationale et de l’Equité sociale et territoriale. « Cela en dit long sur sa sensibilité à cette question de justice sociale », a-t-il fait valoir.

A l’heure du bilan, le préfet du département de Tivaouane, Mamadou Guèye, a relevé que le plan de circulation « intelligent et dynamique » mis en place, a été l’une des « innovations majeures » qui ont positivement impacté l’organisation du 121-ème Gamou de Tivaouane.

L’organisation des activités commerciales par la définition de zones non marchandes et l’aménagement d’espaces commerciaux, tout comme ont été déterminants l’interdiction d’accès à la ville aux motocyclettes et l’installation d’un Poste de commandement opérationnel (PCO) mixte à la préfecture, avec la participation des différentes Forces de défense et de sécurité (police, gendarmerie, sapeurs-pompiers).

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