Kinshasa, 1er janvier 2025 (ACP).- Les agriculteurs de la province de Tshopo (Nord-est de la République démocratique du Congo), s’engagent résolument pour la promotion d’une agriculture durable, privilégiant des cultures sans déforestation, a annoncé mardi le président de la Coopérative des producteurs de cacao de la Tshopo au cours d’un entretien avec l’ACP.
« Nous dans la province de la Tshopo, nous sommes en train d’aménager les espaces pour la culture du Cacao, du café et les palmiers à huile avec une politique claire. Nous ne faisons que de plantations dans des zones de Jachères, privilégiant des cultures sans déforestation », a déclaré Dominique Kasimba, président de la coopérative.
Avec le soutien de l’initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (CAFI), du Fonds national REDD+ (FONAREDD) et de la France via l’Agence française de développement (AFD) à travers le programme « PSFD », les producteurs artisanaux aménagent des espaces pour cultiver le cacao, café et palmiers à huile, tout en préservant les forêts. Ce programme impose des exigences strictes pour éviter toute déforestation et encourage le reboisement, a-t- il dit.
« Nous avons l’appui du CAFI via FONAREDD et l’AFD dans le programme qu’on appelle PSFD.
Ce programme a pour exigence de ne pas toucher à la forêt, de faire du reboisement. Avec la nouvelle réglementation, tout produit qui est issu de la déforestation après 2020, ne sera pas accepté sur les marchés, et nous nous sommes en train de valoriser les zones de forêt dégradées, des jachères où les gens ont utilisé pour faire l’agriculture régulière. On est en train de voir comment le valoriser en le reboisant avec le cacao, avec les palmiers à huile et avec le café.
Nous sommes dans un processus de reboisement qui va nous permettre au moment venu, de ne pas souffrir des sanctions qui peuvent venir directement du retrait de la certification avec le produit issu de la déforestation », a-t -il signifié.
La diversification des marchés est également une priorité pour les producteurs de la Tshopo, a fait savoir le président de la Coopéraive, soulignant que les producteurs agricoles cherchent à accéder au marché américain, jugé plus prometteur que d’autres options.
Pour cela, ils envisagent une cartographie des zones consacrées à la conservation forestière et à la production agricole.
Cette approche équilibrée selon lui, pourrait permettre aux Congolais de continuer à produire tout en protégeant leur environnement. « Il faut penser à diversifier les marchés. On a eu des faveurs de la Loi sur la croissance et opportunités en Afrique (GOA). Il est important qu’on puisse exploiter aussi cette opportunité afin d’accéder au marché américain qui est beaucoup plus alléchant, je pense, par rapport à d’autres marchés. Mais il est aussi important de trouver des solutions à long terme », a- t-il ajouté.
Cette solution à long terme serait que la RDC puisse s’asseoir avec ses partenaires pour trouver une cartographie des espaces qui seront uniquement consacrées à la conservation de la forêt où l’on ne doit pas toucher pendant peut-être 25 ou 50 ans et en contrepartie, les partenaires doivent financer les sacrifices que les Congolais vont accepter de faire pour conserver les forêts, a- t-il poursuivi.
« Nous devons également avoir une cartographie des zones de production agricole parce que ce n’est pas parce qu’on doit protéger la forêt que les congolais ne doivent pas produire. Nous devons nous mettre d’accord sur l’étendue de notre forêt réservée à l’agriculture, à l’exploitation du bois et à la conservation », a-t- il expliqué.