Tunis, 31/05/2023 (MAP), Des associations de la société civile en Tunisie ont appelé les autorités du pays à assurer une meilleure protection des migrants, après la mort d’un Subsaharien dans une attaque au couteau à Sfax (sud-est).
Dans un communiqué publié par le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), une trentaine d’associations de défense des droits de l’Homme ont appelé l’Etat à assumer ses responsabilités en matière de protection de migrants quel que soit leur statut administratif, après la multiplication des agressions à leur encontre, sur fond de discours incitatif.
« Les discours de haine et d’intimidation contre les migrants diffusés sur les réseaux sociaux contribuent à la mobilisation contre les groupes les plus vulnérables et alimentent des comportements violents à leur encontre », ont dénoncé les associations signataires dont la Ligue tunisienne des droits de l’Homme
Et de souligner l’importance de déployer davantage d’efforts afin d’assurer la sécurité physique et psychologique des migrants établis en Tunisie, en levant levant toutes les formes de discrimination et de restriction à leur égard.
D’après les associations, il est question, également, de mettre en place des politiques publiques et des plans d’action en mesure de prévenir toutes les formes de discrimination raciale, de combattre les stéréotypes et de lutter contre la violence sous toutes ses formes.
Un migrant de nationalité subsaharienne a été poignardé à mort et cinq autres blessés dans une attaque menée par un groupe de jeunes tunisiens à Sfax (centre-est de la Tunisie), selon des sources judiciaires tunisiennes.
Cette attaque a été menée par des jeunes tunisiens du 22 au 23 mai par sept Tunisiens munis de couteaux et de sabres, contre 19 migrants réunis dans leur domicile au niveau d’un quartier populaire de Sfax, deuxième ville de la Tunisie.
En février dernier, un discours prononcé par le président Kais Saied, a provoqué un tollé au niveau local et international, eu égard aux propos jugés « violents » et « racistes » à l’égard des migrants d’Afrique subsaharienne.
Lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale, Saied avait prôné des « mesures urgentes » contre l’afflux des migrants de nationalités subsahariennes dans son pays, affirmant que leur présence était source de « violence et de crimes », ce qui a suscité une vague d’indignation de la part d’organisations de défense des droits de l’Homme.
Plusieurs pays africains dont la Côte d’Ivoire et le Mali ont organisé des opérations de rapatriement de leurs ressortissants en Tunisie, suite à la multiplication d’agressions et de l’hostilité à l’encontre de la communauté subsaharienne sur fond d’un discours officiel qualifié de « raciste ».