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Un écrivain attire l’attention des Africains sur leur responsabilité dans les rapports avec le reste du monde


  2 Novembre      89        Culture (1617),

 

Séguéla, 02 nov 2023 (AIP) – Auteur de l’œuvre « Et si les Africains étaient injustes », Marcel King Jo 1er essaie d’attirer l’attention des Africains sur leur responsabilité face à la problématique de la « libération de l’Afrique du néocolonialisme ».

De son vrai nom, Djo Bi Djo, Marcel King Jo 1er aborde, dans l’œuvre de 302 pages en vente actuellement en librairie en Côte d’Ivoire, les sujets de liberté, de gestion des Etats, de justice… pour éclairer la lanterne du lecteur.

Enseignant de français et d’anglais dans plusieurs écoles supérieures, l’auteur de l’ouvrage est le premier directeur de la campagne interafricaine d’incitation à la lecture et à l’instruction, et membre fondateur de la ligue patriotique des ivoiriens écrivains.

Dans sa collection, deux titres déjà parus, à savoir « Tina, la victime sociale » (2010) et « Le drame de l’espèce humaine » (2012). De passage à Séguéla, l’AIP a rencontré l’écrivain qui a justifié, dans une interview, le choix du titre de sa dernière œuvre, les liens entre ses différentes œuvres et exprimé ses sentiments sur les relations franco-africaines au moment où certains pays n’hésitent pas à indexer l’ancienne puissance coloniale d’être à l’origine de leurs déboires.

AIP : Pourquoi le titre : « Et si les Africains étaient injustes » ?

Marcel Jo King : Aujourd’hui, dans bien de milieux, même intellectuels, l’Europe, notamment la France, est accusée d’être totalement responsable de tous les maux de l’Afrique. Mais ici, l’écrivain, intellectuel africain que je suis, j’attire l’attention par cette thématique qui réside dans le fait de savoir si l’Afrique elle-même est parfaitement juste et conséquente dans ses rapports avec elle-même d’une part, et avec le reste du monde, d’autre part. Qu’est-ce que nous-mêmes africains nous disons, nous faisons dans nos rapports avec nous-mêmes et avec le reste du monde pour nous libérer, pour nous développer ? C’est un livre de 302 pages à travers lequel d’aucuns découvriront ce qu’ils refusent d’accepter comme vérité.

AIP : Quel lien entre cette œuvre et votre précédente œuvre ?

MJK : Chacune des œuvres, dont je suis l’auteur, aborde l’épineuse question de liberté individuelle et collective. Et chacune défend la dignité de l’être humain dans son rapport avec l’être humain et avec les différentes sociétés du monde.

AIP : A l’heure où les relations entre la France et nombre de ses anciennes colonies en Afrique ne sont pas au beau fixe, n’est-ce pas une manière pour vous, à travers cette œuvre, de prendre fait et cause pour une partie ?

MJK : Non ! Loin de là. Nous ne prenons pas fait et cause pour une partie. Nous amenons seulement chacune des parties à se poser des questions sur elle-même et de revoir sa propre position sur certains points qui créent la dissension et la discorde entre l’Afrique et l’Europe, entre l’Afrique et le reste du monde. Pour nous, une seule chose reste certaine, la France a sa part de responsabilité et l’Afrique aussi a sa part de responsabilité. L’Afrique a une histoire très ancienne avec l’Europe. L’Afrique et l’Europe ont le devoir et l’obligation de se conduire en conséquence. Aujourd’hui, dans le concept de la globalisation et de mondialisation, nous sommes à un tournant assez décisif et délicat de l’histoire du monde, de l’histoire interplanétaire. Il y a des bouleversements qui imposent à chacun de revoir sa place dans le concert des nations. Quoiqu’il advienne, la France aura avec les autres nations du monde leur place en Afrique. Tout comme l’Afrique aura aussi sa place dans le reste du monde. Entre l’Afrique et le reste du monde, c’est une question de complémentarité dans la gestion des biens du monde et dans la gestion du monde lui-même. Et chacun doit mener une politique responsable et digne. Les nations du Sud doivent respecter les nations du Nord. Et vice-versa.
Malgré la pesanteur psychologique de l’histoire émanant de la colonisation et malgré les faits mêmes de la colonisation, l’Europe ne peut se dire qu’elle est supérieure à l’Afrique. Et que c’est à elle de prendre des décisions pour l’Afrique. Il y a juste une complémentarité entre l’Afrique et l’Europe.
L’Afrique aussi n’a aucun droit de se conduire en inférieure vis-à-vis de l’Europe. L’africain, qui se met dans cette logique, est en erreur. Cet africain se leurre et se méprise soi. Dans cette complémentarité, entre l’Afrique et l’Europe, l’Afrique devra connaître sa place. Et l’Europe devra connaître la sienne.

AIP : Que pensez-vous de l’actualité brûlante entre la France ses anciennes colonies ?

MJK : De façon générale, les anciennes colonies françaises aspirent à être radicalement indépendantes et libres vis-à-vis de la France. Si les anciennes colonies françaises exigent ce nouveau statut, cette indépendance totale vis-à-vis de la France, c’est qu’il y a anguille sous roche. C’est donc une manière de demander à la France de mettre un peu d’eau dans son vin par rapport à sa façon de se conduire aujourd’hui en Afrique et envers les Africains. Que la France ne regarde donc plus l’Afrique en colonisée, ou en néo- colonisée. Que la France ne se considère plus comme le décideur de l’Afrique, mais qu’elle la regarde en tant que complémentaire, une égale à l’Europe : pour toutes les raisons, elles sont égales. L’Afrique refuse aujourd’hui simplement le paternalisme français dont le synonyme est esclavagisme. C’est un paternalisme qui semble rendre esclave l’Afrique et les Africains : ce paternalisme ne sied pas au contexte d’aujourd’hui.
L’Afrique trouve ce paternalisme révolu et donc gênant. L’Afrique et la France doivent donc s’accorder sur de nouvelles bases de relation et de complémentarité. C’est à cette tâche que les dirigeants africains et les dirigeants français doivent se mettre.

Les réalités des temps coloniaux sont très différentes des temps d’aujourd’hui. Les discussions entre dirigeants européens et dirigeants africains ne doivent plus être des discussions de supérieurs à inférieurs ou de maîtres à esclaves. Encore moins, de colonisateurs à colonisés.
Les dirigeants français et les dirigeants africains doivent l’admettre ainsi pour que l’Afrique et l’Europe vivent sainement leur complémentarité dans le concept interplanétaire de l’humanité : c’est un impératif pour les deux camps. Dans cette œuvre « Et si les africains étaient injustes » au centre des débats, ce sont ces détails importants qui ont été négligés. Voilà pourquoi deux nations en sont arrivées à un incident diplomatique.

AIP : Que comptez-vous faire pour la promotion de cette œuvre ?

MJK : Cette œuvre constitue un ensemble d’idéologies prônées et prêchées qui aborde les sujets de liberté, de gestion des Etats, de justice…de notre époque.
Elle illuminera l’Afrique et l’Europe à plusieurs égards.
S’il est vrai que les grandes œuvres, les œuvres inédites font leur propre promotion, puisqu’elles s’imposent d’elles-mêmes, n’empêche qu’il sera juste et bienséant que chacun, d’emblée, apporte son grain de sel à sa propension, y compris vous, la presse.
Dans cette veine, la présentation officielle à la presse nationale et internationale de cette œuvre et sa dédicace solennelle dans quelques jours constitueront un tournant décisif de sa promulgation et de sa promotion.

 

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