Abidjan, 20 sept 2023 (AIP) – Un nouveau rapport d’action publié mercredi 20 septembre 2023 par « The Collective Minds Climate Council », le groupe de réflexion convoqué par Foundation S et The Africa-Europe Foundation, appelle les dirigeants à financer d’urgence des solutions d’adaptation au changement climatique afin de renforcer la résilience sanitaire et d’éviter une flambée catastrophique de maladies et de décès.
Dans ce rapport, d’éminents experts dans les domaines du changement climatique et de la santé, des ministres des pays touchés et des dirigeants d’ONG appellent à une action collective urgente pour aider les pays à risque à s’adapter aux effets dévastateurs du changement climatique sur la santé, alors que les dirigeants se réunissent à New York pour la 78e session de l’Assemblée générale des Nations Unies.
La crise climatique constitue la menace la plus importante pour la santé humaine au XXIe siècle, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estimant que si aucune mesure d’atténuation n’est mise en place, le changement climatique pourrait entraîner une surmortalité de 250 000 personnes par an entre 2030 et 2050.
Dans un contexte d’urgence climatique croissante, Foundation S et the Africa-Europe Foundation ont convoqué le Collective Minds Climate Council pour souligner la nécessité urgente de renforcer l’adaptation au changement climatique menée par les communautés, en mettant en garde contre les conséquences humanitaires et économiques dramatiques si aucune action n’est entreprise.
Le rapport, intitulé « Accelerating Climate Adaptation for Health Equity » (Accélérer l’adaptation au changement climatique pour l’équité en matière de santé), décrit les actions urgentes qui doivent être entreprises dès maintenant pour améliorer la résilience sanitaire.
Il recommande notamment de placer les communautés locales au centre de la prise de décision et de l’élaboration des solutions; de s’appuyer sur une base de données probantes concernant les solutions locales efficaces et les exploiter; d’acheminer les financements flexibles directement vers les communautés locales; de favoriser un environnement propice à la réalisation de progrès durables en matière d’adaptation locale.
« Où que ce soit dans le monde, les communautés qui sont souvent les moins responsables du changement climatique en subissent les conséquences les plus importantes, sur leur santé, leur bien-être et leurs moyens de subsistance, tandis que les effets du réchauffement climatique deviennent de plus en plus dévastateurs. (…) Nous avons pour objectif de faire progresser les réflexions audacieuses sur l’adaptation au changement climatique, afin de stimuler l’apprentissage et l’amélioration continus pour trouver des solutions équitables. Il est temps d’agir. », déclare Professeur Alan Dangour, Directeur Climat et Santé chez Wellcome Trust.
« Le monde est littéralement en feu, la crise climatique nous tue. Des actions urgentes, décisives et collectives sont nécessaires au niveau mondial, national et infranational pour accélérer l’adaptation locale. Cette approche est essentielle pour minimiser efficacement les impacts du changement climatique sur la santé, leurs conséquences profondes ultérieures sur d’autres secteurs, et pour construire un avenir sain et résistant au climat », renchérit Vanessa Kerry, Envoyée Spéciale de l’OMS pour le changement climatique et la santé, Directrice Générale de Seed Global Health et membre du Collective Minds Climate Council.
Pour Vanina Laurent-Ledru, Directrice Générale de Foundation S, la crise climatique est une crise sanitaire. « Des actions collectives urgentes sont nécessaires, maintenant, pour nous adapter à ses effets dévastateurs. »
Bien que les pays à revenu faible ou intermédiaire contribuent le moins au changement climatique, ils sont les plus touchés par ses conséquences. Certains pays d’Afrique, dont les émissions de CO2 sont inférieures à 4 %, disposent de ressources insuffisantes pour s’adapter. Le fait de négliger ces communautés vulnérables augmentera les maladies, exacerbera l’insécurité alimentaire et la précarité de l’approvisionnement en eau, ce qui contribuera aux déplacements forcés. En réalité, les menaces écologiques risqueraient de forcer 1,2 milliard de personnes à se déplacer, d’ici 2050.
Le rapport d’action a été créé avec le soutien de Management Sciences for Health (MSH), une organisation consultative mondiale à but non lucratif.