Monrovia, 20/11/2023 (MAP) – Le vétéran de la politique libérienne, Joseph Boakai, 78 ans, a été déclaré lundi vainqueur de l’élection présidentielle contre le président sortant George Weah par la commission électorale nationale après dépouillement des bulletins de tous les bureaux de vote.
M. Boakai l’emporte avec 50,64% des voix, contre 49,36% de voix pour M. Weah, a déclaré devant la presse Davidetta Browne Lansanah, présidente de la commission (NEC).
Il est alors le troisième président démocratiquement élu de la République du Liberia.
M. Boakai prendra pour six ans la tête de ce pays anglophone d’environ cinq millions d’habitants.
Né le 30 novembre 1944 à Worsonga, dans le nord-ouest du Liberia, il a étudié dans une école en Sierra Leone, un pays voisin, avant de rejoindre la capitale du Libéria, Monrovia, où il fréquente le College of West Africa et l’université du Liberia.
Il a intégré ensuite l’université du Kansas, où il est diplômé de l’Agence américaine pour le développement international.
Sa carrière politique débute dans les années 1980 lorsqu’il défend les intérêts des planteurs de palmiers à huile et de cacaoyers. Il a occupé de nombreux postes au sein de l’Etat ou du secteur privé.
Il était ministre de l’Agriculture de 1983 à 1985, sous le régime de Samuel Doe. Il est ensuite directeur exécutif de l’entreprise de raffinerie du pétrole libérien (LPRC), puis consultant pour la Banque mondiale.
Ce vieux routier fut de 2006 à 2018 le vice-président d’Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue cheffe d’Etat en Afrique.
M. Boakai est membre du Parti de l’unité. Il était candidat à l’élection présidentielle de 2017, se qualifiant pour le second tour, qu’il perd face à George Weah.
Comme George Weah, Joseph Boakai est issu de la population « autochtone », et non de l’élite « américano-libérienne » descendante d’esclaves affranchis qui a longtemps dominé le pays.
Lors de la campagne électorale, il a proposé un « plan de sauvetage » national. Il a promis aussi d’améliorer les infrastructures, d’investir dans l’agriculture, d’attirer les investisseurs, d’ouvrir le Liberia au tourisme, de redorer le blason du pays.
M. Boakai a promis un gouvernement inclusif qui reflète la diversité politique, ethnique, régionale, religieuse et de genre au Liberia.