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WASIS DIOP RÉAFFIRME LA VISION HUMANISANTE DE SON ART


  27 Février      29        Arts & Cultures (3081),

 

Dakar, 27 fév (APS) – Le musicien sénégalais Wasis Diop dont le génie musical et l’éclectisme lui confèrent une place à part dans la musique africaine, dit encore chercher sa voie plus de 40 ans après le début de sa carrière sur laquelle il revient par la force d’une vision humaniste de son art empreinte d’une profonde spiritualité, faisant valoir que vivre est le seul projet qui vaille en attendant la mort un jour au Sénégal.
« En réalité, j’ai toujours pensé que je n’étais pas un chanteur, je suis né dans un pays où le chant appartient au griot ; je préfère dire que j’utilise ma voix, dire que je respecte les lois intrinsèques de mon environnement d’origine », déclare le musicien, guitariste et compositeur, dans un entretien publié dans Le Soleil week-end.
« Ce qui me passionne est tissé dans l’ensemble de la musique. Ce sont les harmonies. Le cycle qui s’articule autour des musiques hindoues, les étendues harmoniques du classique, les rythmes lancinantes de Doudou Ndiaye Rose (…) », explique-t-il.

Wasis Diop ajoute : « Je travaille, je ne suis toujours pas un chateur. En réalité, je cherche encore ma voie, peut-être que ce n’est pas sur cette terre que je vais la trouver ».

Il considère que la musique « est une vibration qui se propage dans l’espace et il se peut que d’autres entités que nous-mêmes puissent avoir accès à nos chants et à nos mélodies ».

« Ce n’est pas pour rien que le muezzin chante l’appel à la prière, de la même manière que dans une cathédrale, on est accueilli par le chant d’un prêtre. En fait, fait-il valoir, le chant appartient au monde du vivant, même les plantes y sont sensibles ».

Wasis Diop fait observer que dans la thérapie musicale au Sénégal et partout ailleurs en Afrique, c’est par le chant qu’on libère le malade de ses démons, c’est par la musique qu’il retrouve son esprit ».

« Une société a besoin même de ses voleurs, ses empêcheurs de tourner en rond. Voilà pourquoi je n’aime pas qu’on frappe le petit voleur parce que sans lui il manque une pièce dans le puzzle », reprend le guitariste, considéré par beaucoup comme un explorateur musical.

Il est également réputé pour les bandes origines de films qu’il a composées, dont deux pour des réalisations de son frère, le cinéaste Djibril Diop Mambéty, à savoir « Hyènes » (1992) et « La Petite Vendeuse de soleil » (1999).

Interrogé sur les projets qui lui tiennent à cœur au Sénégal ou en France, celui considère que « tous les phénomènes de l’univers se réunissent pour constituer une société », assène : « Le seul projet qui vaut, c’est la vie, vivre ! vivre ! vivre ! Mourir au Sénégal un jour, n’est-ce pas un beau projet », interroge-t-il ensuite.

Wasis Diop, familier des milieux du cinéma – il est le frère du célèbre cinéaste sénégalais Djibril Diop Mambety et le père de la réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop -, mélange les traditions africaines avec tout ce qui touche à la musique celte et arabe, en passant par la pop sophistiquée et les supports électroniques.

Il mélange notamment cornemuse et kora, un instrument à cordes mandingue, guitare électrique et voix traditionnelles du Sénégal.

Depuis les années 1970, Wasis Diop vit en France où il était arrivé à l’âge de vingt ans pour des études d’ingénieur.

Se trouvant passionné par la musique, il crée, avec le musicien sénégalais originaire de Guinée-Bissau Umban Ukset, de son vrai nom Emmanuel Gomez de Kset, un duo qui va devenir une véritable formation, portant le nom de West African Cosmos et considérée comme le premier groupe de rock africain.

En 1991, il collabore avec la chanteuse Amina Annabi, et leur chanson « C’est le dernier qui a raison », est numéro un à l’Eurovision. Il a aussi travaillé avec la légende du reggae, Lee Scratch Perry en Jamaïque et le saxophoniste Yasuaki Shimizu au Japon.

Il sort « No Sant » en 1995 et puis en 1998 « Toxu », deux albums considérés comme des chefs-d’œuvre acclamés par la critique et très bien reçus par le public.

Wasis Diop a pris l’habitude, pour mieux réussir ses albums, de travailler toujours avec une grande variété d’artistes aux origines très diverses (Lokua Kanza, Nayanka Bell, Amadou et Mariam, Yasuaki Shimizu, Alain Ehrlich, Lena Fiagbe).

« De la glace dans la gazelle », son prochain album dont la sortie est programmée en avril, est conçue en français, une première pour le musicien, qui parle à propos d’une « expérience différente », la création devant selon lui « se renouveler à chaque fois qu’on le peut ».

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