Harare, 27/07/2023 -(MAP)- La campagne électorale au Zimbabwe s’annonce de plus en plus tendue à moins d’un mois des élections présidentielles et parlementaires, prévues le 23 août, dans un contexte de marasme économique et de défis sociaux croissants.
Le Zimbabwe, pays enclavé d’Afrique australe, entre dans une phase décisive. Les partis politiques en lice ont multiplié leurs meetings électoraux en parcourant les différentes régions pour tenter de convaincre plus de 6 millions d’électeurs zimbabwéens de leurs programmes pour remédier aux nombreux maux qui rongent le pays.
Selon les observateurs, cette campagne sera l’une des plus disputées de l’histoire du Zimbabwe, au regard des défis socio-économiques majeurs qui secouent le pays, notamment une inflation qui monte en flèche, un chômage endémique et des inégalités galopantes.
Alors que la Commission électorale a validé 11 candidatures à la présidentielle, la course à la magistrature suprême se jouera principalement entre le Président sortant, Emmerson Mnangagwa (80 ans), et le leader de l’opposition Nelson Chamisa (45 ans).
M. Mnangagwa, qui a succédé à Robert Mugabe en 2017 après un coup d’État, a lancé sa campagne dès fin juin. Il brigue un second mandat au milieu de critiques croissantes sur son incapacité à remédier aux problèmes socio-économiques qui affligent le Zimbabwe.
Élu de justesses à la tête du pays en 2018 face à Chamisa, ce vétéran du régime de Mugabe ne compte pas lésiner sur les moyens pour rester au pouvoir et assurer la continuité de son parti, l’Union nationale africaine du Zimbabwe – Front patriotique (ZANU-PF), qui dirige le pays depuis son indépendance en 1980.
Les discours de campagne de M. Mnangagwa sont ponctués de rhétorique nationaliste rappelant les luttes pour l’indépendance. Il affirme également que son gouvernement a créé des opportunités aux Zimbabwéens avec des politiques soutenant leur implication dans des secteurs tels que l’exploitation minière et l’agriculture.
Quant à son rival Nelson Chamisa, il a lancé sa campagne beaucoup plus tard, lors d’un meeting dans la ville de Gweru (278 km à l’ouest de la capitale Harare), après une série d’annulations de rassemblements sous différents prétextes.
Ce jeune charismatique qui a noué des alliances avec d’autres partis d’opposition sous la houlette de la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), affirme que les politiques du parti au pouvoir favorisent une petite élite au détriment du reste de la population.
Les principaux axes de sa campagne électorale reposent ainsi sur la lutte contre la corruption, la promotion de la croissance économique et la réouverture du pays après des décennies d’isolement.
Selon Chamisa, un gouvernement du CCC imposerait une discipline budgétaire durable, rétablirait le respect des droits de l’Homme et de la propriété et attirerait les investissements internationaux.
Face à la crise économique qui s’aggrave et la désillusion de l’électorat zimbabwéen, le chemin des prétendants à la présidence s’annonce semé d’embûches. La simple rhétorique politique ne suffira pas à convaincre les électeurs qui s’attendent à des réformes axées sur l’amélioration concrète de leurs conditions de vie.