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Le film Lingui, les liens sacrés, de Mahamat-Saleh Haroun, pour démarrer les JCC

Tunis, 1er nov (APS) – La 32e édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) a démarré dimanche par une projection de ‘’Lingui, les liens sacrés’’, un film du réalisateur tchadien Mahamat-Saleh Haroun consacré aux droits des femmes.

Le festival de cinéma, dont la cérémonie officielle d’ouverture a eu lieu samedi 30 octobre, à Tunis, capitale de la Tunisie, se poursuivra jusqu’au samedi 6 novembre.

‘’Mon film traite des droits des femmes au Tchad, il pourrait être tourné en Tunisie, au Maroc, en Algérie, en Amérique latine, etc. Nous savons tous qu’il y a une sorte de régression concernant les droits des femmes’’, a dit Haroun.

Il estime que la désignation de son film pour marquer le démarrage à proprement parler des JCC est ‘’une reconnaissance de [son] travail’’.

‘’Lingui, les liens sacrés’’ est une fiction de quatre-vingt-sept minutes, qui raconte l’histoire d’Amina, une femme travaillant dur pour gagner sa vie. Vivant avec sa fille âgée de 15 ans, Amina a été laissée à elle-même par sa famille à la suite d’une grossesse.

Sa fille, enceinte, désire avorter, une pratique condamnée par la loi et la religion du pays. Amina et une matrone l’aident à recourir à l’avortement.

Dans le film de Haroun, il est également question de l’excision, du refus de scolariser les filles et d’autres violations des droits des femmes fondées sur la religion et les interdits sociaux.

La fiction évoque une révolte menée par les femmes contre les injustices dont elles disent être victimes.

Mahamat-Sahel Haroun, intervenant à la projection du film, se défend d’être féministe, même s’il semble soutenir la décision des femmes de se faire justice elles-mêmes.

‘’Lingui, les liens sacrés’’ a remporté le prix spécial de l’Assemblée nationale du Burkina Faso, lors de la dernière édition du Fespaco, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, du 16 au 23 octobre.

Haroun a dit, par ailleurs, se réjouir de l’existence d’une nouvelle génération de réalisateurs. ‘’Il y a une nouvelle génération de réalisateurs pour moi qui fais des films depuis trente ans. C’est une très bonne nouvelle.’’

Ancien journaliste, le producteur et scénariste a été ministre du Développement touristique, de la Culture et de l’Artisanat de son pays, pendant un an, avant de démissionner de ses fonctions ministérielles en février 2018.