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Une organisation sénégalaise s’engage pour une meilleure protection de l’agriculture familiale

Dakar, 31 mai (APS) – La Nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition (NASAN) a décidé de saisir les pays les plus industrialisés pour plaider la cause de l’agriculture familiale, qui doit être davantage protégée pour mieux lutter contre le chômage et assurer la sécurité alimentaire, a annoncé jeudi à Dakar son directeur exécutif, Cheikh Oumar Bâ.

Pour ce faire, la NASAN va faire une note aux 7 pays les plus industrialisés, pour leur demander de travailler à un changement de paradigme, a-t-il indiqué.

« Nous sommes conscients qu’il y aura le G7 qui va se réunir au Canada, et c’est pour cela qu’on s’est allié avec les organisations du Canada pour faire une note à l’intention des sept pays les plus industrialisés au monde pour leur dire ; +attention, il faut changer la façon dont vous abordez la question de l’agriculture+ », a-t-il dit.

« Aujourd’hui, il faut appuyer l’agriculture familiale et éviter de se contenter des gros investissements qui risquent de mettre main basse sur les terres agricoles et même sur l’eau », a ajouté M. Bâ lors d’un atelier de réflexion sur la NASAN.

« Si nous voulons lutter contre le chômage des jeunes et assurer la sécurité alimentaire, c’est par là que nous devons passer pour y parvenir, même si nous savons que les investissements sont bons », a souligné le directeur exécutif de la NASAN

Il poursuit : « Nous avons suffisamment d’emprise sur nos réalités pour que nous réfléchissions sur ce qui est prioritaire chez eux et à partir de là, nous inviterons les bailleurs et les autres acteurs à venir nous accompagner ».

Selon lui, le Sénégal « a fait un effort en termes d’affichage d’objectifs », faisant de la sécurité alimentaire l’un de ses objectifs stratégiques, ce qui constitue « une bonne chose ».

Le Sénégal a de même intégré la NASAN dans ses politiques publiques, une perspective induisant « une cohérence dans la transformation structurelle de l’agriculture y compris toutes les questions liées à la sécurité alimentaire », a souligné M. Bâ.

Il a toutefois reconnu le « besoin d’augmenter l’investissement dans l’agriculture parce que c’est une nécessité pour régler le problème du chômage des jeunes et un moyen efficace pour régler la question de la sécurité alimentaire ».

Il y a aussi que le secteur privé est nécessaire « pour investir dans l’agriculture, mais on a besoin que les petites exploitations préservent leur foncier » et que leurs terres ne soient pas bradés, a soutenu le conseiller spécial en agriculture à la primature Fallou Dièye.

« Les deux parties ont besoin l’une de l’autre, c’est pourquoi on essaie de favoriser le dialogue sous l’égide de la commune rurale et des services de l’Etat », a indiqué M. Dièye.

Il a cité le PEDIDAS (Projet pour le développement inclusif et durable de l’agrobusiness au Sénégal), qu’il considère comme « un exemple typique » de ce dialogue entre différentes parties prenantes de l’agriculture.

Cet atelier est à l’initiative du Groupe de réflexion sur la sécurité alimentaire (GRSA), une coalition canadienne de 28 organisations de société civile et de coopération internationale dont l’ambition est de promouvoir des politiques et des actions qui protègent et améliorent la sécurité alimentaire dans les pays en développement.

DS/BK