Abidjan, 28 mars 2022 (AIP)- Les éclaireurs et éclaireuses du scoutisme ivoirien, en collaboration avec la Société de développement des forêt (SODEFOR), ont échangé avec les élèves et étudiants du groupe scolaire Offoumou Yapo de Yopougon, autour de la problématique de la sauvegarde de la forêt.
Ingénieur des techniques des Eaux et Forêt, le colonel Kouamé N’Da Paul, chef du service Création de la plantation forestière à la SODEFOR, a présenté, vendredi 25 mars 2022, les principales sources de la déforestation à travers une conférence sur le thème « La forêt ivoirienne, enjeux et défis : Quelle contribution de la jeunesse pour sa sauvegarde ».
« La déforestation est due à l’exploitation minière (7%), l’exploitation abusive (45%), l’exploitation du bois en énergie (29%), les feux de brousse (3%), l’agriculture extensive (62%) et les infrastructures (10%) », a pointé le responsable de la SODEFOR, qui a présenté les fonctions économique, écologique, socio-culturelle et religieuse de la forêt.
Cette situation représente un danger pour les populations du fait de la perte de la biodiversité, des changements climatiques qui provoquent un effet néfaste sur la sécurité humaine.
Cette situation aura un impact sur les ressources en eau, notamment la perturbation du cycle des cours d’eau, sur la sécurité alimentaire qui se caractérise par l’érosion des sols, tout comme la menace de sécheresse et de désertification, prévient-il.
Le colonel Kouamé N’Da propose également l’association des populations à la gestion forestière, une surveillance accrue et la répression, le contrôle de l’exploitation forestière ainsi que l’intensification de l’agriculture.
Quant à la réhabilitation et à l’extension de la forêt, il suggère de faire le reboisement en plantant des arbres forestiers sur des sols dégradés et l’agroforesterie.
Pour sa part, le chargé de la Commission humanitaire au sein des éclaireurs et éclaireuses de Côte d’Ivoire (EEDCI), Serge Latto, a indiqué que la conférence a été initiée suite aux derniers rapports du ministère des Eaux et forêts.
« Dans ces rapports, il est dit que d’ici 2030-2050 si rien n’est fait, nous n’aurons plus de forêt en Côte d’Ivoire ».
Le taux de reboisement au cours des 30 dernières années, est passé de 75% à 25% soit un reboisement de 300.000 hectares par an. Une situation qui met à mal la forêt ivoirienne qui, de 21 millions d’hectares avant 1960, est passée en 2018, à 2,5 millions d’hectares.