Dakar, 27 déc (APS) – Alioune Tine, le fondateur d’Afrikajomcenter, un centre régional de formation et de recherche, a insisté, lundi, à Dakar, sur la nécessité d’avoir des mécanismes de contrôle suffisamment dissuasifs de la gestion et de la répartition des futurs revenus des hydrocarbures au Sénégal.
‘’Des textes et des mécanismes, nous en avons. Mais le doute est toujours là, concernant la transparence et la ‘redevabilité’. C’est pour cela qu’il est extrêmement important de faire en sorte que ces mécanismes soient suffisamment dissuasifs’’, a recommandé M. Tine.
Il participait à un atelier sur la contribution de la société civile au projet de loi encadrant la répartition et la gestion des recettes attendues de l’exploitation des hydrocarbures du pays.
L’atelier a eu lieu après que les organisations de la société civile sénégalaise ont obtenu du gouvernement de se donner du temps pour étudier le projet de loi avant son adoption en Conseil des ministres.
Selon Abdoul Hamid Ndiaye, un conseiller à la présidence de la République, la présentation du projet de loi en Conseil des ministres a été retardée d’une semaine.
Le gouvernement a pris cette mesure pour ‘’intégrer’’ les observations des membres de la société civile, a dit M. Ndiaye lors de l’atelier.
‘’On a tendance à assimiler le pétrole à une ressource du diable en Afrique. Ailleurs, on le considère comme une source de bonheur’’, a souligné Alioune Tine, évoquant les cas de certains pays arabes.
Moustapha Fall, qui a présenté le projet de loi aux militants de la société civile, a parlé des exigences de ‘’transparence’’ et de ‘’redevabilité’’.
M. Fall, membre du comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives, l’ITIE Sénégal, a évoqué ‘’les risques de dépendance vis-à-vis des ressources naturelles’’.
Il a rappelé le ‘’syndrome hollandais’’, qui décrit les effets néfastes de la dépendance, pour une économie, d’une rente.
Macky Sall, s’exprimant lors d’un conseil présidentiel sur les hydrocarbures, la semaine dernière, a dit que le Sénégal va ‘’s’inspirer’’ des meilleures pratiques dans ce domaine.
Le Sénégal, après avoir découvert d’importants gisements pétroliers et gaziers dans son territoire, a prévu de produire du pétrole et du gaz en 2023.
