Dakar, 7 mai (APS) – La responsable régionale médias et communication
de l’Organisation internationale pour la migration (OIM), Florence
Kim, a déploré, mardi, un abus de langage de la part des journalistes
autour de la question migratoire.
« Il est constaté un abus de langage autour de la question migratoire
utilisé même dans les médias nationaux et internationaux », s’est-elle
plainte, à l’ouverture d’un atelier de formation des journalistes et
professionnels des médias sur le traitement médiatique de la
migration.
Selon elle, la migration a toujours été une problématique politisée
par les États qui « ne voulaient pas participer à la gestion des flux
migratoires ».
L’atelier de formation de trois jours vise à faire connaître la
question migratoire aux journalistes et leur expliquer la complexité
du sujet, a-t-elle dit.
Mme Kim a appelé les uns et les autres à arrêter de criminaliser la
migration qui n’a pas toujours qu’ »un côté négatif ».
Pour sa part, l’enseignant-chercheur et chef de département
communication du CESTI, Professeur Dominique Mendy, a invité, les
journalistes à éviter la tyrannie de l’évènementiel dans le traitement
de l’information sur la question de la migration.
« Il faut éviter la tyrannie de l’événement. Les médias doivent changer
leur façon de traiter l’information liée à la question migratoire. Les
journalistes doivent traiter cette information sur des formes
complexes et non sur des formes simples », a-t-il déclaré.
Il a laissé entendre que la formation peut permettre aux journalistes
d’être plus vigilant dans la sémantique afin de vaincre le stéréotype.
« Au Sénégal, pendant un certain temps, on a eu une première manière de
valoriser les immigrés et les médias n’ont fait que reconduire cette
image positive et la prolonger », a-t-il expliqué.
« Cette année l’Italie a jusque-là enregistré, 812 migrants. Ces
chiffres constituent une baisse incroyable enregistré par rapport aux
années précédentes », a pour sa part souligné le représentant du bureau
de la méditerranée de l’OIM en Italie, Flavio Di Giacomo.
Selon lui, l’opinion publique italienne s’est intéressée à la question
migratoire « avec une mauvaise appréhension » due au traitement
médiatique.
« Plus de 5 millions des migrants participent à environ 7% de PIB
national de l’Italie. La politique européenne sur la question
migratoire est suicidaire dans la mesure où elle n’est pas faite sur
des longs termes », a-t-il ajouté.