Dakar, 3 nov (APS) – Les stands maliens de l’édition 2018 de la Foire internationale de Dakar (FIDAK) comptent parmi les plus courus du pavillon vert, réservé aux exposants venus de la sous-région, les produits proposés par les commerçants venus du Mali se caractérisant par leur originalité inspirée en partie d’objets magico-religieux.
Habits, bijoux, statues ou autres accessoires de décoration, les produis les plus prisés des stands maliens sont parfois élaborés à partir d’objets d’usage magico-religieux renvoyant à la religion traditionnelle et qui rappellent toute la richesse et l’authenticité de la culture malienne.
Trouvés au beau milieu de ce qui s’apparente à la caverne d’un antiquaire, Mahamadou Diallo et Cheikh Aly Tambely, deux commerçants maliens originaires de Mopty et de Bamako, sont des habitués de la FIDAK.
Ils présentent leurs produits comme typiques de la tradition malienne à travers ses différentes cultures, bambara, dogon, peule et autres. Des objets dont il ne manque pas de souligner les vertus mystiques selon eux.
« Vous voyez ce boubou, c’est un +bogolan+, tenue traditionnelle confectionnée avec du coton teint à partir de jus de fruits. C’est un habit bambara aux vertus mystiques, porté uniquement à l’époque par les voyants et féticheurs », explique Mahamadou Diallo.
« De nos jours, ce même habit est porté par tout le monde en version traditionnelle et moderne », ajoute-t-il en présentant le dernier modèle dénommé « Tiken Jah Fakoly », un clin d’œil au reaggaman ivoirien qui fait du Mali sa seconde patrie et contribué à populariser cet accoutrement.
Mahamadou Diallo désigne également une couverture en coton de couleur blanche traversée par une bande noire sur toute la longueur.
Cette couverture tissée de façon artisanale était utilisée à l’époque « dans presque tous les foyers maliens pour conjurer le mauvais sort. Aujourd’hui, avec l’avènement de l’islam, c’est plus fait pour lutter contre le froid que pour autre chose », explique-t-il.
Cheikh Aly Tambely expose lui des statues appelées « thiawara » ou « ngolodiarra », les premiers représentaient des trophées « attribuées chaque année par le roi aux exploitants agricoles les plus performants », dit-il.
Les « ngolodiarra » représentaient des portraits faits à partir de bois d’ébène, pour immortaliser les souverains à une époque où la photo n’avait pas encore été inventée, a indiqué Cheikh Aly Tambely
« Aujourd’hui, a-t-il avancé, ces objets sont utilisés à des fins purement décoratives », au même titre que les objets qu’il propose, à savoir des bracelets, chapeaux peuls et autres bijoux touareg.
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