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AVORTEMENT MÉDICALISÉ : UNE ONG ENGAGE UNE CAMPAGNE D’INFORMATION EN AFRIQUE


  23 Décembre      106        Santé (15408),

 

Dakar, 22 déc (APS) – Une vingtaine de journalistes africains ont participé mardi à une conférence en ligne sur la légalisation de l’avortement médicalisé en Afrique en cas de viol, d’inceste ou de complications pour la santé de la mère.

A l’initiative de l’ONG américaine IPAS, spécialisée dans la planification familiale, ce webinaire portait sur le thème : ‘’Rompre le silence sur les avortements non médicalisés en Afrique de l’Ouest et du Centre’’.

C’était l’occasion, pour l’organisation non gouvernementale, d’impliquer les journalistes à une campagne régionale d’information ‘’menée pour la légalisation de l’avortement médicalisé en Afrique en cas de viol, d’inceste ou de complications pour la santé de la mère’’.

‘’Les avortements à risque sont faits dans les pays en développement, surtout en Afrique, parce que contrairement aux pays développés, l’avortement n’est pas légalisé, malgré les engagements pris par les Etats en ratifiant le protocole de Maputo sur les droits des femmes’’, a souligné le docteur Sosthène Dougron, directeur Afrique de l’ONG IPAS.

La problématique des avortements se traduit par 25 millions d’avortements non sécurisés pratiqués chaque année dans le monde, dont 97% dans les pays en développement, ceux du continent africain surtout, a indiqué M. Dougron, qui a animé la conférence en ligne.

‘’Entre 2015 et 2019, a-t-il ajouté, on a eu une moyenne de 73 millions d’avortements non sécurisés’’, des chiffres attestant le fait que ‘’le phénomène n’est pas négligeable’’.

Selon lui, au moins 6 millions de femmes interrompent leurs grossesses dans des conditions dangereuses.

Alors que ‘’neuf femmes sur 10 en âge de procréer vivent dans des pays dont la législation en matière d’avortement est restrictive, un avortement sur quatre est pratiqué dans les conditions de sécurité requises’’, a-t-il souligné.

Sosthène Dougron estime que ‘’75% des avortements se font dans des conditions d’insécurité dangereuses pour la patiente, le plus souvent une jeune fille ou une adolescente’’. Il cite des études consacrées à cette problématique, notamment celle faite par l’institut Guttmacher (Etats-Unis) en 2015.

‘’Ces études ont montré que le fait d’imposer des restrictions n’empêche pas le recours à la pratique de l’avortement’’, avec souvent des ‘’complications liées à des hémorragies et des lésions souvent irréversibles’’.

Il a donné en exemple des pays comme la Tunisie, l’Afrique du Sud et le Cap-Vert qui ont légalisé l’avortement médicalisé et ont des ratios de mortalité maternelle très faible.

Aussi cette conférence en ligne vise-t-elle à ‘’faire reculer le phénomène des avortements non sécurisés en Afrique francophone’’, dans le cadre d’une campagne régionale médiatique sur les droits sexuels et les avortements sécurisés en Afrique de l’Ouest et du Centre.

L’ONG IPAS espère ainsi amplifier ‘’quantitativement et qualitativement l’information sur les droits en matière de santé sexuelle et reproductive’’, a souligné son directeur pour l’Afrique.

Il s’agit d’agir sur les systèmes de santé ‘’en faisant du dialogue politique et du plaidoyer, en étant conscient que la communication peut permettre de changer les comportements et d’agir sur les indicateurs de santé’’, a-t-il expliqué.

‘’L’avortement est un besoin de santé. On a beau le nier, les femmes continueront à avorter de manière clandestine et à mettre leur vie en danger’’, a souligné le docteur Jean-Claude Mulunga, co-animateur du webinaire.

‘’La question des avortements non sécurisés commence à prendre beaucoup d’ampleur dans le continent. Il faut tirer la sonnette d’alarme sur ce phénomène qui commence même à dépasser celui des médicaments de la rue’’, a insisté M. Mulunga, parlant à ce sujet d’une ‘’décimation féminine, des jeunes filles surtout’’.

L’ONG IPAS, créée en 1973, déclare travailler à l’amélioration de l’accès à des avortements et à une contraception sûre.

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