Johannesburg, 26/09/2022 -(MAP)- Les prévisions de croissance de l’Afrique du Sud pour 2023 sont « trop optimistes » et devaient être révisées à la baisse, à la lumière de la crise énergétique persistante qui paralyse le pays, a indiqué lundi l’économiste sud-africain Raymond Parsons.
« La Banque centrale sud-africaine (SARB) n’était pas réaliste quant aux perspectives de croissance future, les risques à la baisse pour le produit intérieur brut (PIB) ont bien dû augmenter durant les derniers mois », a déclaré M. Parsons, économiste à la Business School relevant de l’Université du Nord-Ouest.
Jeudi dernier, le gouverneur de la SARB, Lesetja Kganyago, a déclaré que l’économie devrait croître de 1,4 % en 2023 et de 1,7 % en 2024, au-dessus des projections précédentes de 1,3 % et 1,5 %, respectivement.
Pour 2022, la banque centrale a révisé à la baisse sa projection de croissance économique de 2% à 1,9%, son comité de politique monétaire (MPC) ayant également relevé les taux d’intérêt de 75 points de base pour faire face à l’inflation qui continue de grimper.
Selon M. Parson, la combinaison de l’actuelle crise de l’électricité, des coûts d’emprunt cumulés plus élevés et d’une économie mondiale incertaine, oblige désormais l’Afrique du Sud à revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour les prochaines années.
Vendredi dernier, la Confédération des entreprises sud-africaines (BUSA) a mis en garde que l’Afrique du Sud continue de subir les dommages économiques à cause de la crise de l’électricité qui porte un coup dur à la croissance du pays.
« Le PIB s’est détérioré durant les dernières années en raison de l’incapacité du pays à fournir un approvisionnement énergétique stable et fiable », a déclaré le président du patronat sud-africain, Bonang Mohale.
Plus tôt durant ce pois, Eskom avait annoncé qu’une quarantaine d’unités de production d’électricité sont tombées en panne, ce qui a nécessité d’imposer des coupures de courant drastiques pour protéger le système.
Depuis 2005 déjà, l’Afrique du Sud peine à alimenter son réseau électrique avec suffisamment d’électricité pour la consommation des ménages et des entreprises. Pour cause, des centrales électriques vieillissantes suite à un manque d’entretien et d’investissements dans ses infrastructures.