Porto-Novo, 17 Déc.2018 (ABP)-A la faveur d’un point de presse animé la semaine écoulée à Djougou, l’inspecteur Slassifi Dramane, directeur départemental des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle (DDESTFP) de la Donga, a présenté le bilan du Plan de travail annuel (PTA) de l’année 2018 et a proposé plusieurs perspectives pour l’année 2019.
Les raisons d’une analyse approfondie des maux dans l’enseignement secondaire, technique et de la formation professionnelle dans la Donga
« Au début de l’année 2018, nous avons procédé à un diagnostic du sous-secteur au niveau du département de la Donga », a annoncé le DDESTFP/Donga. Ce diagnostic, dit-il, a révélé un certain nombre de limites que sont, entre autres, l’insuffisance et l’inadaptation de l’offre d’éducation et de la formation, la faible qualité de l’enseignement dispensé à tous les niveaux, le pilotage pédagogique et la gestion administrative inappropriée.
« Nous avons estimé opportun de trouver des réponses à ces questions, en éliminant des facteurs internes qui font obstacles au développement de l’éducation de qualité dans nos établissements », a-t-il laissé entendre. Et pour ce faire, dira-il, plusieurs activités ont été inscrites au PTA 2018 dans le but de relever un certain nombre de défis.
Lorsqu’on prend le département de la Donga dans son ensemble, seul la moitié de la population scolarisable fréquente les lycées et collèges et la scolarisation est en faveur des garçons au détriment des filles, a déploré le directeur. A l’en croire, la capacité d’accueil de la formation technique et professionnel est limitée.
Des dispositions hardies s’imposent
« On ne pouvait pas rester les bras croisés face à ce problème de niveau d’accès dans le département », a affirmé le DDESTFP/Donga. A cet effet, un certain nombre d’activités a été mené. Entre autres, précise-t-il, il y a eu des réalisations sur fonds propres de 237 tables-bancs distribués dans neuf (09) établissements du département, 04 modules réfectionnés au CEG Sèmèrè. Des remises de paquets de feuilles de tôles ont été faites dans deux établissements.
En dehors de ces réalisations, fait-on savoir, d’autres activités comme l’organisation des sessions de conseil consultatif ont permis de rendre disponible, un répertoire des établissements publics et privés pouvant être autorisés à fonctionner.
De surcroît, le renforcement de la protection des élèves et la contribution à la promotion du service social ont été de mise. Selon le pédagogue, cela a permis d’identifier des cas et défaillances du système de protection socio-sanitaire en milieu scolaire. Il a aussi précisé qu’à l’issu de cette identification, des mesures correctives ont été également apportées. Illustrant ses propos, il a fait savoir que les autorités de ce sous-secteur ont été à la recherche par exemple des parrains pour ces cas sociaux en difficultés dans ce département.
Toujours pour ce problème d’adaptation et d’insuffisance de formation et d’éducation, un point d’honneur a été aussi mis sur la vulgarisation des textes réprimant le harcèlement sexuel et les violences faites aux filles en milieu scolaire. Cette vulgarisation, reconnait l’autorité départementale en charge de ce sous-secteur, a permis d’amoindrir le nombre de cas de grossesses dans la Donga. Cela a permis de lutter contre l’abandon scolaire.
Par ailleurs, la vulgarisation dans les quatre (04) communes du département, a été faite sur les normes de création de collèges public et privé, d’extension ou de changement de dénomination. « Cette activité nous a permis de produire des données qui montrent un amoindrissement et ou une inexistence des établissements privés clandestins dans le département », a certifié l’inspecteur Dramane ajoutant que des données statistiques scolaires, pour avoir une vue claire sur la production de l’annuaire statistique départementale à envoyer au cabinet, ont été obtenues.
Au cours de l’année 2018, la répartition des nouveaux élèves admis au CEP et à l’entrée en 6ème suivi des travaux de construction des infrastructures scolaires ont été faits.
Le PTA 2018 de la DDESTFP/Donga, c’est aussi le contrôle de tous les chantiers des projets en cours dans certains établissements et prestataires qui font des constructions. Toutes ces activités, précise Slassifi Dramane, vont dans la logique d’apporter une solution à l’adaptation et l’insuffisance de l’offre d’éducation et de la formation.
Dans ce PTA, il a été aussi question de la recherche d’un mécanisme de résolution du problème lié à la faiblesse de la qualité de l’enseignement dispensé à tous les niveaux dans ce département. Et entre autres activités, on peut citer la création des brigades de veille composées de collaborateurs de la direction. Au niveau de chaque tranche d’heures, ces brigades, explique-t-on, sont appelées à aller dans certains établissements de manière à pouvoir empêcher les retards au démarrage des cours, les sorties prématurées des cours avant la fin de l’heure, les absences répétées. « Ceci nous a permis de maximiser le temps réel d’apprentissage courant 2018 », a indiqué l’inspecteur. Il a fait également comprendre que la 2ème activité menée dans ce cadre pour améliorer la qualité de l’enseignement, se situe au niveau de l’amélioration du système d’évaluation apprentissage par la mise en œuvre des devoirs communaux et des examens tenus à bonnes dates. Et ces contrôles de connaissances ont permis d’identifier les difficultés des candidats et de proposer des pistes de remédiation, susceptibles de pallier les difficultés rencontrées par les candidats.
Vers la résolution du problème du déficit en enseignants qualifiés dans la Donga
Sous un autre angle de quête d’amélioration des résultats scolaires dans ce jeune département, apprend-t-on, il y a eu l’organisation des mutations pour un rééquilibrage des Agents permanents et contractuels de l’Etat (APE-ACE) existants. Dans cette logique, les heures non couvertes par ces enseignants courant 2018 et le suivi-évaluation des deux catégories d’heures supplémentaires et de vacation ont été passés au peignes fins.
« Cela nous a permis d’aller à un recrutement ciblé d’un nombre de vacataire avec un profil- poste permettant de régler le problème de déficit en enseignants qualifiés et en nombre suffisant », a dit l’autorité. A l’en croire, le mécanisme de sélection des vacataires et la recherche d’un financement des cours de renforcement ont été l’un des points saillants de leurs luttes engagées.
La qualité de l’enseignement rime aussi avec un minimum d’observance de la déontologie en la matière
Toujours dans la recherche de la qualité de l’enseignement-apprentissage à tous les niveaux dans ce département, au début de l’année, il a été procédé au retrait des dossiers des candidats frauduleux. D’autres activités ont été aussi menées telles que la dynamisation des conseils des classes d’examens, l’élaboration de la mise en œuvre des dispositifs allégés d’achèvement des programmes d’études après des périodes de débrayage.
La dynamisation des animations pédagogiques (AP) avec la création des sites de regroupement pour éviter que les amis se retrouvent entre eux pour une animation qui n’apporte pratiquement rien sur le plan pédagogique, n’a point échappé à la vigilance des autorités de la DDESTFP/Donga.
Plus loin, signale le pédagogue, il a été proposé des activités dans le sens de régler ce problème. On peut citer par exemple la façon dont ces autorités s’inscrivent dans une collaboration avec les corps de contrôle de l’effectivité des AP, des enseignements dispensés et des apprentissages effectués, le contrôle des cahiers de textes, de tous les registres au niveau des établissements.
Une 2ème activité dans ce cadre, c’est la mise en œuvre de management visant à promouvoir le travail en équipe des activités dans le sens de la supervision de la formation continue du personnel administratif. A ce sujet, des conseils d’administration (CA) ont été mis en place pour contrôler la gestion des responsables pédagogiques administratifs et financiers qui sont en fin de mandat.
Allant de l’incitation de l’organisation des journées portes ouvertes à la présentation des résultats de l’année 2017 aux élus communaux en passant par la dématérialisation du courrier au niveau du département, toutes ces stratégies étaient bonnes pour rehausser l’éclat des résultats de ce sous-secteur de l’enseignement dans la Donga. Tout ceci, affirme Slassifi Dramane, a permis de rendre disponible le planning des activités annuelles et mensuelles dans l’exécution des programmes d’études et le renforcement des capacités du personnel administratif. Ces activités, ont permis aussi et surtout de démanteler les dysfonctionnements dans la gestion pédagogique et financière, d’aller à une production d’une base de données fiables et l’Etat nominatif des ressources humaines sous ordre. La maximisation de taux de fréquentation des parents d’élèves au niveau des établissements, la dématérialisation des courriers n’ont pas été du reste dans ce PTA 2018.
L’encouragement de la scolarisation des filles et l’alphabétisation, une réalité dans ce département
Il faut aussi signaler que l’Etat a pu verser toutes les contributions des élèves filles de la 6ème jusqu’en 3ème. Notant avec acuité le taux élevé d’analphabétisme particulièrement chez les femmes, le PTA 2018 de la DDESTFP de la Donga a pu réaliser trois activités dans ce sens. Aux dires de Slassifi, il s’agit des activités menées par les coordonnateurs et facilitateurs dans le cadre des campagnes de l’alphabétisation dans le département, l’apprentissage accéléré des langues nationales et les campagnes de faire-faire.
Difficultés dans la mise en œuvre de son PTA 2018, perspectives et défis à relever par la DDESTFP/Donga
« Il faut aussi signaler que nous avons eu un certain nombre de difficultés dans le déroulement de ces activités », a signalé le Directeur Slassifi Dramane. Entre autres, on a noté l’insuffisance des moyens roulants, l’insuffisance du personnel à la DDESTFP/Donga, l’insuffisance des crédits alloués aux activités.
Comme perspectives pour le compte de l’année 2019, le pédagogue a proposé l’option d’une gestion axée sur les résultats avec une remise des lettres de performances.
Toutefois, plusieurs défis restent à relever pour prétendre à un système d’éducation, de formation équitable efficace, efficient, conforme aux exigences du développement économique et social de notre département, a laissé entendre le directeur départemental Donga en charge des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle.
ABP/BNS/CG
