Libreville, 06 Juin (AGP) – Si certains transporteurs avaient brandi cette menace depuis la récente augmentation du prix du carburant, d‘autres sont tout bonnement passés à l’acte depuis deux jours. Au grand dam des usagers.
Alors qu’une Assemblée générale décisionnelle était censée décider de l’augmentation des coûts de transport ou pas, le samedi 8 juin prochain, en réponse à la récente hausse du prix du carburant, il semblerait que certains transporteurs terrestres aient déjà franchi la ligne. En effet, depuis deux jours, plusieurs Librevillois ont eu le malheur de constater que les coûts habituels de leurs trajets sont passés du simple au double.
Si la donne est difficile à vérifier avec les taxi-urbains, aux coûts aussi instables que coûteux, du côté des transporteurs suburbains (clando), le changement est bien palpable. Tenez, du côté du tronçon Lalala à droite-carrefour Poubelle, dans le 5ème arrondissement de Libreville, les prix ont doublé depuis le mercredi 6 juin. Alors même que le tronçon atteint à peine le kilomètre !
Des usagers surpris par les nouveaux tarifs ont d’abord pensé à des causes liées aux tracasseries policières. Avant que les «Clandomen» ne leur avouent que cette augmentation découle de la récente hausse du prix du carburant. Ce constat, plusieurs autres usagers de la route ont eu à le faire sur plusieurs autres tronçons de la capitale.
C’est dire que le quotidien des populations va se corser dans les prochains jours. Et si certains usagers ne manquent pas de traiter les transporteurs de tous les noms d’oiseaux, d’autres, par contre, disent les comprendre.
C’est le cas de l’ancien candidat aux Législatives dans la commune d’Akanda, Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi, qui y voit une conséquence logique. «Pourquoi parler de conducteurs véreux ? Une augmentation du prix du carburant induit automatiquement une augmentation du prix du transport. Sauf à compenser par d’autres éléments, notamment le salaire du chauffeur, les impôts et taxes ou la marge bénéficiaire. Une augmentation du prix du carburant ne peut être sans conséquences», a-t-il fait savoir.
Pour rappel, il s’agit de la troisième hausse des prix du carburant depuis le début de l’année, après celles de janvier et mai derniers. Mais à la différence des précédentes augmentations, la dernière a été quelque peu salée, de l’avis de tous les usagers. On parle de 40 francs CFA et plus pour le litre de Super (désormais à 695 F CFA), de 45 F CFA pour le gasoil (désormais à 670 F CFA/le litre), et de 55 F CFA pour le litre du pétrole lampant (désormais à 425 F CFA).
Aussi espère-t-on entendre le gouvernement sur cette question, quoiqu’il ait déjà laissé entendre dernièrement avoir arrêté de subventionner ce secteur, pour adopter le mécanisme d’indexation des prix des produits pétroliers sur le marché local par rapport aux variations internationales.
