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La cachexie décime le bétail


  2 Juin      81        Agriculture (4142),

 

Gao, 02 juin (AMAP) Le mois d’avril est considéré comme le début de la période de soudure pastorale au Mali. Cette période est particulièrement éprouvante pour le bétail du fait de la rareté des pâturages, laquelle est consécutive à la pression exercée sur les ressources pastorales en raison du nombre de plus en plus croissant des troupeaux et de la transhumance interne et externe. Cette période est vécue avec beaucoup d’angoisse pour les propriétaires de troupeaux.
Dans la Région de Gao (Nord) cette année, la situation est particulièrement critique. A la situation d’insécurité presque permanente due à la présence de groupes armés ennemis, s’ajoute, actuellement, une calamité due à la mortalité des animaux. Cette année est considérée comme exceptionnelle à cause de l’apparition d’une maladie qui est en train de décimer, à petit feu, le cheptel local.
Les cadavres d’animaux morts à la suite de cette maladie sont visibles un peu partout. La raison? Une insuffisance de pâturages qui a entrainé une «sous-alimentation» du bétail qui se nourrit exclusivement de fourrages. A cause de cette situation alimentaire désastreuse du bétail, les animaux souffrent de la maladie de cachexie.
Selon les spécialistes de la médecine vétérinaire, la cachexie résulte d’un grave affaiblissement de l’organisme avec notamment une perte de poids et une atrophie musculaire liées à une dénutrition très importante.
Le directeur régional des productions et industries animales (DRPIA) de la Région de Gao, Aboubacar Habba Maïga, explique que les mouvements des troupeaux sont perturbés par les attaques et enlèvements de bétail par les groupes armés. Ce qui limite les déplacements des animaux dans toutes les zones pastorales. En cette période de soudure, les principales sources d’abreuvement du bétail sont les puits, les mares permanentes et le fleuve Niger. Actuellement, les animaux sont concentrés dans le Gourma et le long de la Vallée, notamment dans les Communes de Gounzourèye, N’Tillit, Gabéro et Ouatagouna. On observe, également, des départs forcés de troupeaux de Tessit vers Anchawadj sous la pression des groupes armés.
Le directeur régional exhorte les autorités et les partenaires à apporter une assistance alimentaire et de l’aliment à bétail aux pasteurs et aux agro-pasteurs les plus vulnérables dans toutes les zones en déficit en pâturages.
D’ores et déjà, le président de l’Association des réseaux des médiateurs pour la prévention et la gestion des conflits pastoraux, Mahamadou Sidibé, a salué l’appui technique et financier de l’organisation néerlandaise de développement (SNV). Cette dernière a fourni l’aliment bétail, les intrants vétérinaires. Elle a été sollicitée pour le ramassage des cadavres d’animaux et pour apporter un appui aux pasteurs et aux agro-pasteurs dont les animaux ont été enlevés par les hommes armés.
L’ONG appuie aussi l’approvisionnement de la banque d’aliment bétail en produits. Il faut noter que le sac d’aliment bétail de 40 kg coûte actuellement 12.500 Fcfa.
Le président de la Chambre régionale d’agriculture de Gao, Nouhou Chaïbou Touré, confirme que les ménages sont menacés par une insécurité alimentaire, car la population vit des revenus générés par le commerce du bétail.
Abondant dans le même sens, le maire de la Commune rurale de Gabero et membre des organisations professionnelles des éleveurs de Gao, Abdoulaye Balobo Dicko, a expliqué qu’il faut s’attendre au pire si rien n’est fait. Il ajoute que l’ampleur de la situation ne doit pas être minimisée parce que toute l’économie des régions dans le Nord du Mali est basée sur l’exploitation des produits de l’élevage. L’édile de Gabero recommande, à défaut d’une distribution gratuite d’aliment bétail, la subvention de ce produit pour sauver la vie des milliers de têtes d’animaux et préserver l’économie de leurs propriétaires.
Le conseiller aux affaires économiques et financières du gouverneur de la Région de Gao, Alhader Amadou Bella, salue les initiatives de certains partenaires. Il cite en exemple le bureau régional du Programme alimentaire mondial qui a acheté 10 tonnes d’aliment bétail pour les éleveurs de la localité de Tessit.
Les populations sont assaillies par les soucis d’insécurité qui pourrissent leur quotidien. Comme si cela ne suffisait pas, c’est la cachexie qui affecte les économies familiales anéantissant tout espoir de résilience des ménages.
Des actions d’urgence sont demandées pour alléger la souffrance de ces dernières et du bétail qui est confronté plus que jamais à cette calamité climatique doublée d’insécurité. La détresse des populations à l’évidence est grande et leur regard ne peut être tourné que vers les autorités pour leur trouver une bouée de sauvetage. Surtout que la fête de Tabaski «frappe» à la porte.

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