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Un documentariste béninois propose une réflexion sur le rapport à la mort


  14 Mai      109        Cinéma (432),

 

Saint-Louis, 13 mai (APS) – Le réalisateur béninois Lionel Doyigbé pose le débat sur le rapport à la mort, dans son film « Mort et cash » inspiré du faste entourant certaines funérailles lors desquelles l’argent prend le dessus sur le sacré.

Ce moyen métrage de 44 minutes a été projeté dans le cadre de la 13e édition du Festival international du film documentaire de Saint-Louis (10-14 mai).

Il raconte l’histoire d’Honoré et Grégoire, deux frères habitant à Porto-Novo, capitale administrative du Bénin, qui préparent l’enterrement de leur mère décédée à l’âge de 130 ans.

Tout est mis en branle dans la famille endeuillée pour organiser les plus belles obsèques du pays, une véritable fête, pour le prestige, quitte à s’endetter.

Le film révèle une véritable économie sous-jacente à ce genre de funérailles, de l’artisan du coin au vendeur de tissus, en passant par des commerçants et prestataires de services de tout genre.

De la morgue à la banque, les négociations et transactions vont bon train, faisant oublier qu’il s’agit d’une cérémonie mortuaire.

« Nous avons un rapport très particulier à la mort et une façon particulière de la célébrer. Il y a un culte de la mort très poussé à Porto-Novo, et j’avais envie de documenter ce rapport », a confié le réalisateur.

Il relève que la mort est devenue un business qui entraine « des dépenses inutiles », soulignant que l’idée du film lui était venue de l’expérience vécue par son père à la mort de son grand-père dans sa propre famille.

« Le déclic de faire ce film est venu de cette position de mon père, le plus intellectuel de sa famille et qui était contre cette pratique. Il a finalement cédé face à sa famille », dit-il.

Il a indiqué avoir relativisé sa perspective du début, qui était de dénoncer de telles pratiques, suite à un accident qu’il a eu au cours du tournage.

« Après cet accident qui a failli me coûter la vie, je me suis limité au questionnement, d’où le titre +Mort et Cash+ », renseigne Lionel Doyigbé. Il souligne qu’il ne lui a pas été facile de trouver une famille acceptant de filmer leur cérémonie funéraire à Porto Novo, même si tous les samedis il y avait des enterrements de cette nature.

Le film traite de plusieurs autres sujets d’ordre sociologique notamment, en lien avec le statut de l’homme dans la société, son rang social qui définit la taille de ses funérailles, entre autres.

Ce type de rapport à la mort « n’est pas spécifique au Bénin », note l’écrivain sénégalais Louis Camara, selon lequel ces pratiques se retrouvent dans toute l’Afrique de l’Ouest et notamment au Sénégal.

« On voit ici que la mort est vraiment une célébration, plus la personne a un statut social et plus il faut que les festivités de ses funérailles soient fastes », dit-il.

Le documentaire « Mort et cash » renvoie au film haïtien « Brave », projeté lors de ce festival et qui traite également du rituel des funérailles imposé par des pratiques traditionnelles.

Il y a aussi le film « A la fin des temps » de l’Algérienne Yasmine Choukrim, qui traite la mort pour célébrer la vie. »

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