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Afrique du Sud: La tension sociale monte à l’approche des élections


  31 Janvier      25        Politique (25459),

 

.-Par Abdelghani AOUIFIA-.

Johannesburg, 31/01/2019 (MAP) – A trois mois des élections générales, la tension sociale ne cesse de monter en Afrique du Sud sur fond d’un ralentissement économique qui dure depuis des années.
Avec une croissance économique presque au point mort, l’économie sud-africaine n’arrive plus à générer des emplois pour les millions de jeunes. Pire encore, le secteur privé annonce de vastes opérations de dégraissage car incapable de payer les salaires d’une main d’œuvre devenue trop couteuse dans un environnement morose.
Ces opérations de licenciement devront toucher aussi les compagnies publiques, en proie à une grave crise de liquidité en raison d’une mauvaise gouvernance et d’une corruption qui se sont aggravées durant les neuf années au pouvoir de l’ancien président Jacob Zuma (2009-2018).
Mercredi, la COSATU, plus grande centrale syndicale du pays, a appelé à une grève nationale le 13 février pour protester contre ces vagues de licenciement.
«Nous sommes dans une impasse avec le gouvernement et le secteur privé au sujet d’un moratoire sur les licenciements. Dans cette situation, nous n’avions d’autre choix que d’appeler à cette grève», a déclaré Sizwe Pamla, Porte-parole de la COSATU.
Les opérations de licenciement dans des entreprises publiques dont ESKOM (compagnie nationale d’électricité) et la SABC (chaine de télévision publique) ainsi que dans d’autres entreprises justifient cette grève, a ajouté le responsable dont la centrale compte plus de 1,5 millions de membres.
ESKOM avait annoncé son intention de supprimer 7.000 emplois sur les cinq années à venir, alors que la SABC envisage de supprimer 1.000 postes.
Le secteur des mines est également touché par cette crise. L’Impala Platinum, l’un des géants du secteur, entend réduire ses effectifs d’un tiers, alors que l’autre grande compagnie minière, Sibanye-Stillwater, envisage de licencier 12.600 employés durant les trois prochaines années.
Par ailleurs, le syndicat national des miniers est allé plus loin pour appeler à une grève durant la semaine qui verra la tenue des élections générales, prévues au mois de mai prochain.
Le syndicat compte même organiser une marche, le jour du scrutin, sur Luthuli House, siège emblématique de l’ANC au cœur de Johannesburg.
Les appels à la grève représentent une menace sérieuse au président Cyril Ramaphosa, également chef du parti de l’ANC (au pouvoir depuis 1994), qui cherche à obtenir un mandat politique clair pour mettre en œuvre son programme de réformes économiques à l’occasion des élections générales. Ce plan prévoit notamment une baisse des salaires dans le secteur public dans le cadre d’un effort de réforme des entreprises publiques.
Porté à la chefferie de l’ANC en décembre 2017 puis à la présidence du pays en févier 2018 en remplacement de Zuma, Ramaphosa aura tenté toutes les solutions pour redynamiser l’économie. Ses efforts ne semblent pas donner les résultats qu’il souhaitait obtenir avant les élections de mai.
Le Produit Intérieur Brut du pays n’a pu faire mieux qu’une croissance quasi-nulle de 0,8 pc en 2018, au moment où les prévisions pour 2019 tablent sur 1,4 pc. Il s’agit de taux insuffisants pour résorber un chômage qui frappe environ 28 pc de la population active, selon les chiffres officiels. Des sources indépendantes estiment que ce taux grimpe à environ 60 pc parmi les jeunes dans les zones défavorisées à majorité noire.
L’ANC, qui a fêté cette année un siècle d’existence, avait promis en 2012 de porter la croissance économique à plus de 5 pc annuellement pour juguler le chômage. Cependant, la réalisation de cette promesse a buté sur un certain nombre d’obstacles, dont l’échec des plans de développement mis sur la table durant les dernières années, dont le Plan National de Développement.
La corruption qui s’est enracinée dans le pays durant les années de Zuma au pouvoir, désormais qualifiées d’«années perdues», a porté une grave atteinte à l’image du pays tout en y installant un climat d’incertitude profonde effrayant les investisseurs qui ont tourné le dos à cette jeune nation arc-en-ciel.
Mardi, Ramaphosa a indiqué, lors d’un conclave tenu à Midrand (près de Johannesburg) sur la situation économique dans le pays, que l’Afrique du Sud était en mesure de réaliser une forte croissance économique à condition de surmonter les facteurs d’incertitude.
L’Afrique du Sud est capable de réaliser un taux de croissance d’au moins 5 pc à condition de surmonter les obstacles entravant la croissance notamment l’incertitude politique, a-t-il dit, appelant le secteur privé à s’associer aux efforts de son gouvernement.
Cependant, le ton rassurant de Ramaphosa ne sera pas suffisant pour diffuser une crise, qui risque de pousser le pays vers une implosion sociale aux conséquences incalculables, estiment les analystes.
En l’absence de tout indice de reprise économique, la tension risque d’augmenter d’un cran dans les semaines qui précèdent le scrutin de mai, ajoutent les analystes, soulignant que le coût politique sera élevé pour l’ANC qui risque de voir la majorité qu’il détient au parlement sortant se rétrécir davantage.

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