Rabat, 07/01/2019 (MAP) – L’ONG Handicap International a annoncé, lundi, quitter le Burundi en raison de l’obligation faite par le gouvernement du « fichage ethnique » de ses employés.
« Handicap International n’est plus en mesure de mener ses projets en raison des décisions du gouvernement burundais vis-à-vis des ONGs internationales, notamment l’obligation du fichage ethnique de ses employés », indique dans un communiqué de l’organisation présente au Burundi depuis 1992.
D’après l’association, l’obligation d’établir la composition ethnique de son personnel et de communiquer ces informations aux autorités constitue « une ligne rouge qu’elle n’entend pas franchir », ne voulant « pas être complice d’une forme de discrimination ethnique ».
Handicap International a, en conséquence, annoncé la fermeture de son programme au Burundi après vingt-six ans de présence et d’intervention dans les domaines de la santé, la réadaptation, l’éducation, la protection, l’insertion socio-économique et l’appui aux associations.
Fin septembre, le gouvernement burundais avait suspendu pendant trois mois les activités des ONG étrangères oeuvrant au Burundi, le temps qu’elles se conforment à une nouvelle loi prévoyant notamment un strict contrôle de leurs finances, des frais administratifs et des quotas ethniques, à savoir l’emploi de 60% de Hutu et de 40% de Tutsi, comme dans l’administration.
Quelque 84 ONG internationales sur les 140 présentes jusqu’ici au Burundi s’étaient conformées au 31 décembre à la nouvelle loi qui encadre strictement leurs activités, selon le ministère burundais de l’intérieur.