BRAZZAVILLE, 30 JUIL (ACI) – Les acteurs économiques ont approuvé avec amendements, le 29 juillet à Brazzaville, le rapport final du Programme d’investissements privés (Piv), en vue d’opérationnaliser les programmes de diversification par le secteur privé, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan national de développement (Pnd) 2018-2022.
Ce rapport a été adopté au cours d’un atelier organisé par le ministère du plan, de la statistique, de l’intégration régionale, des transports, de l’aviation civile et de la marine marchande, en vue de mettre à la disposition du gouvernement un cadre de dialogue et de travail régulier permettant à l’Etat d’amener le secteur privé à participer efficacement à l’exécution dudit Pnd.
Financée par la Banque mondiale à travers le Projet d’appui au développement des entreprises et la compétitivité (Padec), cette étude, qui témoigne l’importance que le gouvernement entend davantage accorder aux acteurs du secteur privé pour soutenir la diversification de l’économie congolaise, a été élaborée en dix mois par huit consultants nationaux et internationaux.
Ouvrant les travaux, le directeur de cabinet dudit ministère, M. Ferdinand Sosthène Likakou, a indiqué que la traduction dans les faits de la diversification de l’économie suppose la mobilisation de toutes les énergies du secteur privé dans tous les domaines et à tous les échelons, afin d’assurer l’atteinte effective des objectifs fixés par le Pnd.
Le Pnd 2018-2022, dans sa composante 3 visant à diversifier l’économie à travers l’agriculture, le tourisme et l’industrie, place le secteur privé au cœur de ce plan.
Au cours de son exposé, le Dr Lokna Djaobélé, consultant international, a fait savoir qu’il est nécessaire de concevoir un plan d’action privée pour accompagner le plan d’action publique, car la diversification nationale est au cœur du développement de l’économie.
Aussi, il a souligné l’importance pour le gouvernement de se doter d’un instrument devant aider à mieux lire les intentions d’investissements des opérateurs privés pour une meilleure coordination des interventions des différents acteurs économiques, afin de produire des résultats à la hauteur des ambitions affichées.
Poursuivant son exposé, il a rappelé que le secteur privé est un moteur de croissance de l’économie et contribue pour la majeure partie au Pib national ainsi qu’au Pib hors pétrole. D’après le Dr Lokna Djaobélé, en 2018, ce secteur comptait 96% contre 4% pour l’administration publique. Suivant le programme adopté avec le Fmi, cette contribution est appelée à accroître encore d’ici 2020, a-t-il poursuivi.
Dans la même année, le secteur privé représentait 76% de l’investissement total dans le pays. En termes de contribution au budget de l’Etat, il est la principale source de revenus. Ainsi, le secteur privé hors pétrole seul représentait plus de deux fois et demie la contribution de tous les bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux confondus.
En dépit des efforts du gouvernement, trois contraintes majeures entravent la diversification de l’économie congolaise, notamment l’omniprésence de l’Etat dans le secteur productif, la forte dépendance au pétrole et le mauvais climat des affaires dans le pays, a souligné le Dr Lokna Djaobélé.
Le gouvernement a reconnu qu’avec le Pnd, qui s’exécute dans un contexte de crise économique et financière, la diversification de l’économie se fera par les secteurs privés. L’étude ainsi menée est la première édition d’une série annuelle de programmes d’investissements privés (Piv) qui seront mis en œuvre, comme les programmes d’investissements publics (Pip), pour alimenter les orientations de cadrage macroéconomique et budgétaire. (ACI /Marlyce Tchibinda Btachi)