Divo, 27 fév 2022 (AIP) – Le président du conseil d’administration (PCA) de l’ONG Union des villages producteurs en agro-pastoral (UVPAP), Zoh Yoni Jean Lambert, propose la pérennisation de la sensibilisation et l’éducation des communautés rurales comme solution au travail des enfants.
Le PCA de l’ONG a fait cette proposition samedi 26 février 2022, à la fin d’un atelier de restitution qui s’est déroulé jeudi et vendredi à Divo, dans le cadre du projet « Promotion des droits des enfants », financé, depuis près d’un an, par l’Union européenne, afin d’aider à éradiquer les pires formes de travail des enfants dans la cacao-culture en Côte d’Ivoire.
Selon M. Zoh, « le gouvernement, les bailleurs de fonds, et les collectivités locales, doivent aider à la pérennisation des programmes de sensibilisation et d’éducation des communautés rurales sur la question des pires formes de travail des enfants dans la cacao-culture ».
Il a expliqué, que son ONG opère depuis 20 ans dans le milieu rural, dans la région du Lôh-Djiboua, pour sensibiliser les producteurs de cacao. Mais, des financements ponctuels arrivent par à-coup, par le biais d’organisations internationales, de grandes entreprises chocolatières, pour des actions de sensibilisation, a ajouté M. Zoh, soulignant que la fin des programmes d’un, deux, ou trois ans, laisse chaque fois des périodes de vide qui poussent les paysans à reprendre leurs anciennes habitudes.
La difficulté, explique le spécialiste, se trouve dans la stratégie pour amener les populations rurales à s’approprier les programmes quand le financement de ceux-ci arrive à terme. La situation est d’autant compliquée que de nombreux producteurs de cacao sont, chaque année, obligés d’attendre le mois de décembre pour avoir l’argent de la vente du cacao, alors que la rentrée scolaire a lieu dès septembre, a fait remarquer M. Zoh, ajoutant que cela oblige le paysan à maintenir son enfant auprès de lui au village et à aller au champ avec lui.
Une autre difficulté relevée par le responsable d’ONG est la situation des élèves affectés dans les collèges en ville. Les problèmes d’hébergement et de manque de cantine scolaire constituent, selon ZOH Yoni Jean, d’épineux obstacles au maintien de ces enfants à l’école, poussant un grand nombre d’entre eux à abandonner l’école et à retourner au village pour reprendre le chemin des champs.
Pour le PCA d’UVPAP, le gouvernement, les bailleurs de fonds et les collectivités locales doivent beaucoup travailler sur ces aspects de la question, sur le réflexe de déclaration de la naissance des enfants, pour réussir le changement de comportement relatif au travail des enfants dans la cacao-culture.
L’ONG UVPAP a installé, dans le cadre du programme « Promotion des droits des enfants », une centaine de relais communautaires dans 20 localités de la région du Lôh-Djiboua, afin que les populations rurales s’approprient elles-mêmes la sensibilisation, avec l’encadrement de la direction régionale de la Femme, de la Famille et de l’Enfant et du corps préfectoral.