San Pedro, 08 fév (AIP) – Le Centre international de justice transitionnelle (ICTJ) a organisé, jeudi, à San Pedro, un atelier de renforcement des capacités des autorités locales et des leaders communautaires du Sud-Ouest sur « les mémoriaux autour des fosses communes et les autres formes de réparations symboliques ».
Selon le chargé de programme à ICTJ, Gbéry Didier, l’atelier a permis de présenter aux participants le concept de réparation avec un focus sur les différentes formes de réparations symboliques autour des fosses communes et de la commémoration des morts.
Les organisateurs ont pu recueillir les avis, propositions d’idées des parents de victimes et des chefs de communauté sur la façon de traiter les fosses communes d’une manière qui puisse contribuer à la consolidation de la paix en Côte d’Ivoire. Des suggestions ont été faites pour l’élaboration d’une stratégie propre à chaque localité pour la protection et la conservation des fosses communes consécutives aux graves crises vécues par le pays.
« Nous pensons qu’en procédant à l’aménagement et au traitement des fosses communes, on contribue à apaiser les communautés, à permettre aux parents de victimes de faire le deuil des personnes disparues, à rapprocher les liens communautaires et à renforcer la cohésion sociale », a souligné Gbéry Didier.
La présidente de la plateforme des victimes des régions du Bas-Sassandra, Guédé Salimata, a noté que le thème a intéressé les victimes et parents de victimes, parce qu’ils ont compris l’importance de l’exhumation et la réparation symboliques, qui permettent de garder et entretenir un site pour commémorer la mémoire des disparus au cours des crises, afin que les générations présentes et futures n’oublient pas et évitent de répéter les mêmes atrocités.
Guédé Salimata a, toutefois, déploré, concernant les réparations matérielles entreprises par l’Etat, qu’aucune victime ou parents de victime de la région de San Pedro n’en ait bénéficié, « alors que des cas emblématiques de victimes et parents de victimes existent ici ».
L’atelier s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet OSIWA visant à soutenir l’implication des victimes dans la mise en œuvre d’initiatives de justice transitionnelle et de consolidation de la paix.