Libreville, 18 Juin (AGP) – La célébration de la fête nationale de la Fédération de Russie, le mardi 11 juin dernier, a été l’occasion pour l’ambassadeur de Russie au Gabon, Dmitry Kourakov de revenir sur le rattachement de la Crimée et de Sébastopol ainsi que sur la nécessité de dynamiser davantage la coopération avec le Gabon, à quatre mois du premier sommet Russie – Afrique (en octobre prochain) qui lancera la reprise de liens politiques, économiques, techniques, culturelles avec le continent africain.
«Le premier sommet «Russie – Afrique» prévu pour le mois d’octobre prochain jettera les bases pour le développement ultérieur tous azimuts de la coopération entre la Russie et l’Afrique et servira à la réalisation d’un des plus grands défis diplomatiques de Russie qui est la reprise de liens politiques, économiques, techniques, culturelles avec le continent africain. Le prochain sommet sera aussi une plate-forme inégale pour consolider les accords existants, fixer les nouvelles cibles et débattre des moyens pour les accomplir», a déclaré Dmitry Kourakov en présence de ses nombreux invités dont le secrétaire général de la présidence de la République, Jean Yves Teale, du ministre de l’Agriculture, Biendi Maganga Moussavou et du nouveau ministre de la Forêt de la Mer de l’Environnement chargé du Plan climat, Lee White.
En effet, durant la guerre froide la Russie (Union soviétique) a entretenu des relations étroites avec un certain nombre de pays africains dont le Bénin, le Congo Brazzaville, l’Angola (via Cuba), entre autres qui avaient embrassé le marxisme avant de rompre au gré de l’évolution de l’histoire.
L’ambassadeur de Russie a aussi décliné les ambitions de son pays dans la coopération avec le Gabon. «Et aujourd’hui je suis très content de constater que le Gabon ainsi que l’Afrique Centrale entière deviennent un pilon important de notre projet africain. La coopération russo-gabonaise est encore très loin du niveau désiré. Néanmoins nous observons un intérêt mutuel croissant de la développer dans tous les domaines. Les chiffres de l’année passée témoignent de cette progression : en 2018 les échanges commerciaux ont atteint 118 millions de dollars», a-t-il déclaré ajoutant que «les contacts multidimensionnels s’élargissent. Le nombre des gabonais souhaitant faire leurs études en Russie s’étendent d’une année à l’autre. De plus en plus d’entreprises russes s’intéressent aux investissements au Gabon.» Un dynamisme qu’il attribue à l’influence de la rencontre entre le président Ali Bongo Ondimba, et son homologue russe Vladimir Poutine qui a eu lieu à Moscou en juillet 2018. En effet, longtemps considéré comme un pré carré français sous le règne Omar Bongo Ondimba, le Gabon a diversifié, ces 10 dernières années, ses partenaires allant jusqu’à revisiter les accords de coopération notamment économiques, militaires avec la France en 2010.
Alors que la Russie célèbre cette année le cinquième anniversaire de la tenue du referendum populaire sur le rattachement à la Russie de la République de Crimée et de la ville de Sébastopol, Dmitry Kourakov a souligné les avancées enregistrées notamment en Crimée.
«Les cinq dernières années ont vu le produit brut de la région multiplié presque par deux, au cours de la même période son économie a reçu 4 milliards de dollars d’investissements. Parmi les projets d’envergure, on peut citer la construction du pont de Crimée et la mise en œuvre de l’autoroute à grande vitesse à travers toute la péninsule. En décembre il est prévu aussi d’ouvrir une liaison ferroviaire entre la péninsule et la partie continentale de la Russie», a-t-il déclaré non sans rappeler la principale ligne directrice de la posture de la Russie sur la scène internationale.
«La Russie d’aujourd’hui connait ses capacités et ses possibilités et est sûre de ses forces et de son avenir. La Russie apprécie ses amis fidèles et ne les laisse jamais aux moments durs. Nous tous y avions été témoins en Syrie, au Venezuela, en Serbie et dans beaucoup d’autres coins du monde», a-t-il souligné.
