Au cours d’un point de presse tenu jeudi dernier à Port-Gentil, le Contrôleur représentant les travailleurs a indiqué les raisons qui ralentissent le redressement judiciaire de Satram, débuté le 21 février 2018. Selon lui, celui-ci est perturbé par une crise externe et interne de 12 des 42 délégués du personnel de cette société maritime.
Pour ce qui est des raisons externes, Nicaise Edzang Onyane a fait mention du comportement déviant de plus d’une centaine d’employés instrumentalisés par leur syndicat Seerpac (Syndicat des employés et ex employés retraités du Pétrole et activités connexes ), et par des anciens managers qui ont occupé des postes stratégiques durant tout le règne des directions qui se sont succédées avant la procédure. «Lesquels dirigeants qui, pendant leur règne, n’ont servi que leurs propres appétits», a-t-il souligné, avant d’ajouter que ces anciens dirigeants passeraient désormais par 12 des 42 délégués du personnel pour jeter le discrédit sur les instances dirigeantes de Satram.
«Ces 12 délégués du personnel s’insurgent par des sorties médiatiques et de dénonciations basées sur des médisances, des calomnies et des diffamations de tous genres à l’endroit de la société Satram et de ses organes dirigeants», a-t-il déploré.
Selon le Contrôleur, la crise interne qui a entraîné six mois d’arriérés de salaires du personnel, découle des ingérences que subies le Tribunal de Commerce de Port-Gentil et la Direction générale de Satram dans l’accomplissement de la procédure de redressement.
«Ces ingérences se sont caractérisées notamment par l’arrestation du syndic administrateur judiciaire en avril 2018; la dépossession à Satram de deux milliards de franc CFA par un ancien procureur de la République près le Tribunal de Libreville, en novembre et décembre 2018. Ce qui, en pleine période de redressement Judiciaire, a eu pour conséquence l’ajout de deux mois d’arriérés de salaire aux trois premiers mois. Les interpellations, tous azimuts, des dirigeants et certains employés de Satram, plombant ainsi le bon fonctionnement du redressement judiciaire et un arrêt rendu par la Cour d’Appel Judiciaire de Port-Gentil le 12 juin dernier a généré le non-paiement d’un mois de salaire supplémentaire», a-t-il expliqué.
Au-delà de ces manquements qui freinent l’avancement du redressement judiciaire de Satram, Nicaise Edzang Onyane n’a pas manqué de relever les points positifs. «Ces ingérences se sont caractérisées notamment par l’arrestation du syndic administrateur judiciaire en avril 2018; le règlement des soldes de tout compte des employés ayant souscrits aux départs volontaires, des employés démissionnaires, des employés faisant valoir leurs droits à la retraite, des ayants droits des employés décédés, ainsi que la normalisation progressive des rapports avec les clients, la signature des nouveaux contrats, le renouvellement du parc automobile et la rénovation des navires».