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Grande Muraille Verte au Niger : Près de 2 millions d’emplois verts, plus d’un milliard investi, environ 1800 Ha reboisés (Agence)


  11 Mars      107        Economie (21071),

 

Niamey, 11 Mars (ANP) – Le Niger est classé en 2020 au 3ème rang
parmi les 11 pays concernés qui se sont le mieux illustrés dans la
mise en œuvre de la Grande Muraille Verte dans le Sahara et le Sahel,
un projet écologique phare de l’Union Africaine, a annoncé à l’ANP le
Directeur général de l’Agence Nationale de la Grande Muraille Verte
(du Niger), M. Maisharou Abdou.

Depuis 2015, le pays a réalisé 1.780 hectares de reboisement ou de
récupération de terre au titre du budget national, notamment dans le
cadre du programme présidentiel ‘’le Nigériens Nourrissent les
Nigériens’’ (3N), explique le Directeur général de l’ANGMV.

Ce sont des investissements qui se comptent en milliards de francs CFA
avec en plus des emplois verts dans la mise en œuvre des initiatives
nationale et continentale, explique M. Maisharou.

« A ce jour, nous avons réalisé le reboisement de 1.870 ha, ce qui
nous a permis de créer 1.868.130 emplois verts, même si c’est de
façon temporaire. En sommes, c’est environ un montant de 1,121
milliard de francs CFA qui a été injecté au profit des populations »,
détaille-t-il.

Au niveau national, l’année 2019 a été celle d’intenses activités
entrant dans le cadre de la grande muraille verte avec un taux de
réalisation de 128%.

« Nous avons fait plus que prévu », se réjouit l’environnementaliste,
notant qu’ « une étude régionale sur la mise en œuvre de l’initiative
de la grande muraille verte menée en 2020 par le secrétariat exécutif
de la convention de lutte contre la désertification indique que les 3
pays qui se sont le plus illustrés dans la mise en œuvre de cette
initiative, sont : le Sénégal, l’Ethiopie et le Niger ».

Sur le territoire nigérien, il était initialement prévu que cette
muraille verte s’étende du Nord-Inates (Ouest) jusqu’au Nord-Lac
Tchad (Est), soit un peu plus de 1500 kilomètres, avec une largeur de
7,5 kilomètres dans la partie pastorale et 7,5 kilomètres dans la
partie agricole, soit une largeur totale de 15 km.

Mais selon le Directeur général de l’ANGMV, le pays a décidé
d’allonger cette ‘’ceinture verte’’ sur son territoire.

« Tout calcul fait, nous ne sommes pas loin de 2000 kilomètres de
longueur. Initialement, il y avait un certain nombre de communes au
sud du Niger qui n’étaient pas concernées par l’initiative. Or, le
Nigéria, qui est au sud du Niger, est aussi concerné par cette
initiative, avec tous ses Etats du Nord. On s’est demandé pourquoi
morceler cette bande et faire une frontière entre nous et le Nigéria ?
C’est pourquoi le Niger a décidé d’élargir sa partie ‘’de la muraille
verte’’ vers le sud pour faire jonction avec voisin. Cela nous a
permis d’intégrer l’ensemble des communes du sud de notre pays. De 114
communes, nous 228 commune. Nous avons alors doublé le nombre des
communes bénéficiaires du financement de la grande muraille verte »,
a déclaré M. Maisharou.

Malgré la longueur d’avance enregistrée par le Niger par rapport à la
majorité des pays concernés, le responsable de l’ANGMV estime que son
institution devait mieux faire si le budget alloué était disponible.

« Le plus grand frein à l’atteinte de notre objectif est
l’insuffisance des ressources financières. Il y a des moments où nous
nous sentons seuls », a regretté l’ingénieur des eaux et forêts.

« Mais nous comprenons. Quand nous avons démarré, il n’y avait pas
d’insécurité, l’arrivée de cette hydre terroriste a non seulement
ralenti nos activités sur le terrain, mais aussi l’Etat est obligé de
consacrer une bonne partie de son budget à la lutte contre
l’insécurité », a-t-il expliqué.

La Grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel, communément
appelée Grande muraille verte (GMV), rapporte-t-on, est l’initiative
phare de l’Union africaine pour lutter contre les effets du changement
climatique et de la désertification en Afrique. L’initiative a pour
but de transformer la vie de millions de personnes en créant une
mosaïque d’écosystèmes verts et productifs en Afrique du Nord, au
Sahel et dans la Corne de l’Afrique.

Initialement conçue comme un long couloir de 15 km de large
traversant le continent africain sur 7 800 km en passant par 11 pays,
cette muraille doit relier Dakar (Sénégal) à Djibouti, cela
représentera environ 117 000 km2, ou 11,7 millions d’hectares.

Les onze états sahélo-sahariens membres de cette initiative sont : le
Niger, le Burkina Faso, le Djibouti, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Mali,
la Mauritanie, le Nigeria, le Sénégal, le Soudan et le Tchad.

Cette initiative panafricaine, en tant qu’outil de programmation pour
le développement rural, se fixe comme objectif global le renforcement
de la résilience des populations et des systèmes naturels de la région
grâce à une gestion rationnelle des écosystèmes, à la protection du
patrimoine rural et à l’amélioration des conditions de vie des
communautés locales.

L’initiative historique lancée officiellement en janvier 2007 évolue
en un ensemble d’interventions destinées à relever les défis auxquels
sont confrontées les populations du Sahel et du Sahara.

À l’occasion des quinze ans du lancement du programme, un rapport est
commandé par la Convention des Nations unies sur la lutte contre la
désertification et publié le 7 septembre 2020. Il constate que seuls
quatre millions d’hectares sur un objectif de cent ont été plantés.
L’inconstance des bailleurs de fonds ainsi que les conflits et
l’insécurité au Sahel sont pointés du doigt. Seuls le Sénégal,
l’Éthiopie et le Niger ont vraiment donné de l’importance au projet.

Le Niger qui est un vaste pays d’une superficie d’1. 267.000 km2, est
menacé par le phénomène de désertification. ¾ de l’espace territorial
de ce pays enclavé sont occupés par le désert. La lutte contre la
désertification est une priorité des autorités qui mettent un accent
sur la réalisation de la Grande Muraille Verte.

« En plus de l’appui budgétaire de l’Etat, nous bénéficions également
des appuis de l’Union Européenne. Quoique ce soit modeste, ce
financement nous a, tout de même, permis de faire beaucoup de
réalisations, notamment en termes de récupération des terres. L’UE, à
travers le mécanisme mondial, qui a travaillé sur plus de 900 ha, mais
aussi avec une autre activité que nous avons appelé ‘’les fermes
agricoles communautaire intégrées’’. Nous les faisons, certes, en
guise de test, mais nous en avons installé au moins trois (3), a-t-il
ajouté.

Le retard est en effet général. A l’échelle globale du projet,
note-t-on, pour une projection de 100 millions ha de terre à couvrir
à l’horizon 2030, seuls 4 millions d’hectares sont aménagés et
couverts, alors que le projet est dans sa deuxième décennie de mise en
œuvre.

Le retard de « la mobilisation des ressources financières,
l’insécurité, la mauvaise gouvernance au niveau de l’Agence
Panafricaine de la Grande Muraille Verte sont à la base du retard du
projet à l’échelle continentale », explique l’expert nigérien.

Pour donner un coup de d’accélérateur à ce projet panafricain, la
communauté internationale a décidé d’octroyer un financement
additionnel à la mise en œuvre de celui-ci.

Lors du ‘’One Planet Summit’’ pour la biodiversité organisé
conjointement par la France, les Nations Unies et la Banque Mondiale
organisé le 11 janvier 2021 à Paris Le Président français Emmanuel
Macron, a annoncé de nouveaux financements à hauteur de 14,2 milliards
de dollars à l’Initiative de la Grande Muraille Verte pour le Sahel et
le Sahara.

A la suite de cette annonce, le Président mauritanien, Mohamed Ould
Cheikh El-Ghazouani, actuel Président de la Conférence des chefs
d’Etat et de gouvernement de l’Agence panafricaine de la Grande
Muraille Verte, a salué, au nom de la région, la mise sur pied de
l’initiative de l’Accélérateur de la Grande Muraille Verte.

« La mobilisation de ces financements additionnels à travers une
approche innovante, contribuera certainement à atteindre les objectifs
de la Grande Muraille Verte qui visent à l’horizon 2030 la
restauration de 100 millions d’hectares de terres dégradées et la
création de 10 millions d’emplois verts », a-t-il déclaré lors de
cette rencontre.

L’Agence Nationale pour la Grande Muraille Verte du Niger vient, en
effet, de terminer deux importants projets dans le cadre de la Grande
Muraille Verte, à savoir le ‘’projet Fleuve’’ (fini en 2018) et le
‘’Projet Actions contre la Désertification’’ (terminé en en Août
2020).

Mais l’agence ne compte s’arrêter là, elle a d’autres ambitions
écologiques s’inscrivant dans ce grand dossier. Elle mise sur cette
levée de fonds pour continuer son chantier.

« Maintenant avec toutes ces annonces, on pense que le prochain plan
quinquennal 2021-2025 va nous permettre la mobilisation du fonds
promis lors de ‘’One Planet Summit’’, espère Maisharou Abdou, « Nous
avons proposé 11 projets, qui concernent entre autres
l’électrification rurale, la production rizicole en période hivernale,
la promotion de l’entreprenariat forestier, ciblant principalement les
groupements des femmes et des jeunes.

Les 11 pays concernés par ce vaste chantier et leurs partenaires font
actuellement face à la crise de Covid-19 avec ses conséquences sur la
mobilisation des ressources et le ciblage des priorités.

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