Conakry, 24 Avr. (AGP) – Les abords de la Cité de Solidarité située dans l’enceinte du centre hospitalier Jean Paul II sis à Taouya, dans la commune de Ratoma, est devenu de nos jours un lieu d’attroupement illégal des mendiants.
Suite à ce constat, le Directeur National des Personnes Vulnérables au Ministère de la Promotion Féminine de l’Enfance, Mohamed Diaby, a accordé une interview exclusive à l’AGP, au cours de laquelle, il a annoncé la reconstruction de cette cité construite sous la première République avec une capacité d’accueil de 74 pensionnaires. Mais aujourd’hui ce sont des milliers de personnes qui y vivent dans des conditions précaires.
A l’entame, M. Diaby a fait comprendre qu’au préalable ce ne sont pas les abords du centre hospitalier Jean Paul II qui sont tout à fait envahis par les mendiants, mais plutôt dit-il, l’alentour de la Cité de Solidarité qui est aujourd’hui pris d’assaut par des personnes vulnérables de toutes catégories.
« Actuellement, nous avons à faire à des personnes, des dames qui viennent de l’intérieur du pays et qui se sont dit que le centre ‘’Baba Sow’’ ou la cité de solidarité de façon générale peuvent bien leur servir d’abri. Et elles y viennent pour passer du temps. Donc deux 2 principales indications, ce sont des pensionnaires de la cité de solidarité en situation d’handicap tout court ou de vulnérabilité de façon générale et dans un second temps des personnes qui viennent des régions de l’intérieur du pays », a-t-il expliqué.
S’agissant de l’initiative de la construction de cette cité, notre interviewé a rappelé que la Cité de Solidarité, a été construite en 1978 par le président Ahmed Sékou Touré pour venir en appui aux personnes handicapées mais en nombre bien réduit.
« Au départ c’était pour soixante-quatorze (74) plus exactement mais avec le temps, le profil de la cité de solidarité a été désorienté. Si c’était pour servir de cadre à des personnes qui n’étaient pas valides et qui ne devraient pas au nom du régime d‘alors c’est-à-dire c’était l’Etat providence, il fallait donner la possibilité à chaque Guinéen d’avoir un cadre, la cité devrait servir de toit à ces personnes en situation d’infirmité et d’invalidité ou d’handicap de façon générale. Mais malheureusement, cette vision a changé, la cité aujourd’hui est envahie, elle a changé malheureusement d’objectif et est envahie à la foi par des personnes porteuses d’handicap et par d’autres personnes qui ne souffrent d’aucun types ou d’aucunes formes d’handicaps », a-t-il indiqué.
Pour faire face à cette situation, le gouvernement a pris des dispositions : « D’abord il s’agit d’y construire un centre d’apprentissage de métier ceci a été fait, inauguré depuis 2019 et ce centre d’apprentissage qui s’appelle ‘’Souleymane Baba Sow’’ du nom du premier pensionnaire porteur d’handicap à la Cité de Solidarité. Ce centre comporte un ensemble de filières. Actuellement quatre (4) sont opérationnelles dont la couture, la saponification pour les dames etc…Ce centre doit servir comme l’indique son nom de cadre d’apprentissage pour assurer l’autonomisation économique des personnes handicapées qui viennent pour apprendre des corps de métiers. On a plusieurs centres de métiers dans divers autres domaines qui ne sont toujours pas sensibles aux handicaps. Ce centre à l’avantage d’avoir tout le cadre environnemental qu’il faut pour une personne handicapée et rendre l’accès à des salles spacieuses bref, les commodités qui vont en lien avec le handicap sont respectées.
La deuxième mesure, son excellence le Chef de l’Etat, Général Mamadi Doumbouya a instruit la Loterie Nationale de Guinée (LONAGUI) à procéder à un toilettage de la Cité de Solidarité. Ceci a eu lieu au cours des dernières semaines, si vous y allez aujourd’hui, vous allez voir que la cité a fait peau neuve. Et là, ce chantier a été soutenu et piloté par la LONAGUI avec pour maître d’ouvrage notre département sous les auspices de la ministre Charlotte Daffé », a-t-il ajouté.
Poursuivant M. Mohamed a mentionné que le troisième aspect aujourd’hui en termes de mesures prises, c’est plutôt la reconstruction de la cité. Selon lui, les études de faisabilité sont terminées à ce jour.
« Nous allons assister au cours des prochains mois au démarrage des travaux de reconstruction de la cité. Cela suppose que les pensionnaires tel qu’ils sont en train d’y vivre aujourd’hui, tel qu’ils sont en train d’occuper les espaces, ceci va connaître une modification. L’objectif ce n’est pas de déloger les pensionnaires et les mettre dans une situation de précarité mais il s’agit plutôt d’avoir un cadre décent, un cadre humain qui respecte la dignité humaine », a-t-il conclu.
