Conakry, 09 fév. (AGP) – La mendicité est devenue pour les partisans de moindre effort un métier à Conakry. Autrefois réservée exclusivement aux invalides, cette pratique est désormais un moyen pour de nombreuses personnes porteuses d’handicap ou pas pour subvenir aux besoins quotidiens dans la capitale.
Ces personnes appelées « mendiants » envahissent des lieux publics en y formant une véritable communauté dans le seul but de chercher des moyens de subsistance. Un phénomène qui commence à prendre de l’ampleur au vu et su des autorités à tous les niveaux.
Une situation qui ne laisse indifférents plus d’une personne à Conakry. Comme l’étudiante Alarba Mara qui rappelle que tous les mendiants qui viennent se rassembler dans des lieux publics sont tous issus des familles.
« Ce que ces mendiants font-là ce n’est pas normal. Chaque mendiant à une famille. Les mendiants de la Guinée n’ont pas raison de venir se regrouper devant les services ou devant les mosquées. Parce que, l’Etat a construit un centre d’accueil pour toutes ces personnes misérables à Jean Paul II plus précisément à Taouyah. Normalement, si quelqu’un veut leur offrir un sacrifice, il doit aller leur trouver là-bas pour leur donner. », a-t-elle précisé.
Poursuivant, Alarba Mara a déploré du fait que des mendiants aient transformé les passerelles de l’autoroute Fidel Castro en leurs abris notamment celle de la Grande Mosquée Fayçal de Conakry. Pourtant il y a de cela 4 ans, soit en 2014, l’Etat avait pris la décision de déguerpir tous les mendiants à cet endroit en donnant à chacun un montant de dix millions de francs guinéens (10.000.000GF) comme moyen de subsistance pour ne plus y revenir. Mais force est de constater que ces passerelles logent encore à présents des dizaines de mendiants 24h/ 24.
Pour Alarba Mara, « le fait que le guinéen est habitué au charlatanisme, au fétichisme, au maraboutage, c’est ce qui a développé la mendicité dans ce pays. Ces donneurs de sacrifice qui n’ont pas foi en Dieu, se sont eux qui ont donné de l’ampleur à cette pratique. »
Elle suppose que tout le monde peut travailler pour subvenir à ses besoins vitaux. « On voit des aveugles travailler, même les manchots on les voit pratiquer un petit métier », a-t-elle indiqué.
« Ces mendiants sont devenus des parasites, parce qu’ils ne veulent pas travailler, ni fournir un petit effort. Ils condamnent même leurs enfants à la mendicité oubliant qu’ils sont en train de détruire l’avenir de ceux-ci. Ces derniers ne peuvent pas aller à l’école ni aller pratiquer un métier », a-t-elle ajouté.
Madame Alarba Mara conclut en disant : « le cas des albinos et celui des femmes qui font des jumeaux ou des triplés comment explique-t-on cela ? Une maman qui a fait des triplés peut au moins chercher à faire la ménagère quelque part. Mais chez nous ici c’est le contraire. Celui qui fait des triplés ou bien un albinos quelque jours après c’est de prendre ces enfants leur faire sortir sous le chaud soleil sans se soucier de leur santé. Mais je suppose que ceux qui encouragent cette pratique en Guinée, sont ceux-là qui sont hantés par des esprits sataniques qui cherchent à tout prix à avoir de l’argent ou le pouvoir contre des sacrifices de tout genre.»
