Dakar, 13 mai (APS) – Le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR) a demandé mercredi à l’Etat de distribuer rapidement les vivres destinés aux paysans, de leur remettre les intrants agricoles dans un court délai, d’‘’éponger’’ entièrement ou partiellement leurs dettes auprès de la Banque agricole et d’acheter la production maraîchère et avicole pour l’offrir aux ‘’ménages vulnérables’’.
Le CNCR, l’une des principales organisations paysannes sénégalaises, recommande au gouvernement, dans une déclaration parvenue à l’APS, de ‘’procéder dans les meilleurs délais à la distribution des vivres pour soulager les exploitations familiales affectées par la mauvaise campagne agricole de l’année dernière’’.
Selon la déclaration publiée lors d’une conférence de presse, mercredi, à Podor (nord), il est demandé aussi à l’Etat d’acheter ou de faciliter la commercialisation de la production maraîchère et avicole, et l’ajouter aux kits alimentaires à distribuer aux ‘’ménages vulnérables’’ pour atténuer les effets économiques de la pandémie de Covid-19.
Dans ce document publié par son président, Nadjirou Sall, et dont l’APS a obtenu une copie, le CNCR propose aux autorités gouvernementales d’‘’éponger tout ou partie des dettes dues par les paysans aux industriels et à La Banque agricole (LBA), pour (…) sécuriser la prochaine campagne agricole’’.
L’organisation paysanne souhaite aussi que l’Etat débute rapidement la distribution des intrants agricoles (semences, engrais, etc.) destinés aux paysans.
Le CNCR dit saluer les mesures prises par l’Etat en faveur des ‘’ménages vulnérables’’ et des familles rurales, notamment la distribution de vivres pour les aider à supporter les effets économiques de la pandémie de coronavirus.
De même préconise-t-il ‘’la sécurisation de la production du riz de la contre-saison dans la vallée du fleuve Sénégal (nord) et dans le bassin de l’Anambé (sud)’’.
La récolte et le stockage de ce riz doivent avoir lieu ‘’très rapidement’’, ce qui permettra d’éviter la perte d’une partie de la production de riz avant la saison des pluies, selon le CNCR.
Il réclame ‘’le renforcement de l’accompagnement de la production dans les zones où il y a une maîtrise de l’eau (vallée du fleuve Sénégal, bassin de l’Anambé, zone des Niayes, etc.), à travers l’entretien et la réhabilitation des aménagements et une forte subvention des intrants et matériels agricoles’’.
L’organisation paysanne dirigée par Nadjirou Sall propose aux autorités d’‘’évaluer et accompagner le système de contractualisation liant [les opérateurs privés], les industriels et les opérateurs de marchés, en vue de sa généralisation’’.
Elle souhaite que le gouvernement subventionne le carburant des forages de la zone sylvopastorale (nord) et prenne en charge la maintenance et la réparation de ces installations hydrauliques (forages), ‘’pour un bon abreuvement du cheptel, gratuitement ou à moindre coût’’.
Le CNCR estime que les horaires de travail des quais de pêche doivent être réaménagés, pour permettre aux pêcheurs de ‘’mener leurs activités dans les meilleures conditions possibles’’.
Nadjirou Sall et ses camarades réclament à l’Etat ‘’une diminution sensible du taux d’intérêt débiteur du crédit agricole, en l’allégeant de 7,5% à 3% l’an’’.
Ils invitent aussi le gouvernement à ‘’bonifier la prime d’assurance agricole à hauteur de 90%, afin de généraliser cette forme de protection de notre agriculture et de ses exploitants familiaux’’.