Dakar, 1er avr (APS) – Le Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a exprimé vendredi, sa crainte d’une aggravation des violences en République centrafricaine (RCA) sur fond d’accroissement des violations des droits humains.
Intervenant lors d’un dialogue de haut niveau tenu à Genève, le chef des droits de l’homme de l’ONU, a déclaré craindre une aggravation des violences en RCA accompagnée d’une multiplication des violations des droits humains, rapporte notamment le site d’information des Nations Unies.
Ouvrant ce dialogue, Volker Türk a observé que la population centrafricaine endure une réalité quotidienne faite de flambées de violence imprévisibles, où la peur est utilisée comme une arme et où les traumatismes graves causés par des années de violence sont profonds.
Pour M. Türk, il est fort à craindre que le cycle incessant de violences communautaires, religieuses et ethniques ne s’aggrave encore, entraînant des revers majeurs pour les efforts de paix et de réconciliation.
Dans les faits, les violations du droit international humanitaire et des droits humains continuent de se multiplier et ont augmenté au cours des deux derniers mois, a indiqué le Haut-Commissaire.
Il a signalé que le nombre de victimes documenté par la Division des droits de l’homme de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) a plus que doublé, passant de 564 au cours du premier trimestre de 2022, à 1.300 au cours du dernier.
S’appuyant sur les preuves dont dispose le Haut-commissariat, Volker Türk a fait savoir que les forces de défense et de sécurité et leurs alliés ont commis 58 % de ces violations au cours du dernier trimestre de 2022, en particulier des arrestations et des détentions illégales, des mauvais traitements et des tortures, des mutilations ou des meurtres.
Elles ciblent spécifiquement les communautés peules et musulmanes, accusées ou soupçonnées de complicité avec les groupes rebelles alors que les groupes armés signataires de l’Accord de paix ont été responsables de 35% des abus documentés, a-t-il ajouté.