Libreville, 27 août (AGP) – L’exclusion des rangs du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) du sénateur du département de la Lolo Bouenguidi, dans la province de l’Ogooué Lolo (Sud-Est), et par ailleurs membre du conseil national, Félicien Boudianzé, jeudi dernier à Libreville, laisse croire que les échéances électorales à venir risquent de ne pas être un fleuve tranquille pour le parti au pouvoir dans certains sièges. Cette exclusion pourrait favoriser des manœuvres intelligentes entre adversaires du parti de masse, le but étant d’occasionner une débâcle PDG.
Décidément, les contestations déjà enregistrées après la publication des listes des candidatures aux élections législatives et locales à venir ne sont pas prêtes de terminer au sein du Parti démocratique gabonais. Elles pourraient se matérialiser sur le terrain pendant la campagne électorale et le scrutin, si l’on se réfère à la décision d’exclusion de ce parti, du sénateur Félicien Boudianzé, pour «trahison» et «collusion» avec l’ennemi, ainsi que la culpabilité d’Hervé Patrick Nguémbé Diyombou et Mick Moubamba Moubemba Wonguo pour «dénonciation calomnieuse» et «comportement contraire à la moralité politique». Y compris d’autres militants qui ont reçu un blâme.
Le sénateur Félicien Boudianzé, faut-il le rappeler, est un des poulains indéfectibles de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama et président du parti d’Opposition «les Démocrates» qui lui-même va affronter au premier siège de la Lolo Bouenguidi, le candidat du PDG, Jean Massima aux élections législatives. Son éviction du parti au pouvoir insinuerait clairement qu’il serait toujours de mèche avec son mentor, dont la formation qu’il dirige, »Les démocrates », est aux prises dans plusieurs sièges avec les candidats du Parti démocratique gabonais.
Pour ainsi dire, le fait de la Lolo Bouenguindi, n’est pas un cas isolé. Car, il constituerait une situation parmi tant d’autres. Des cas similaires d’indiscipline s’activeraient dans plusieurs circonscriptions politiques, pour exprimer une opposition engagée et déterminée qui entend faire tomber les candidats investis par le parti au pouvoir.
Dans la province du Moyen Ogooué, la non investiture de Joël Ogouma et de son rival politique, Richard Auguste Onouviet, dans le premier siège de la commune de Lambaréné, pourrait produire les mêmes effets. Ce qui aurait amené, du reste, le premier cité, à s’y rendre dernièrement, pour calmer la pression qui monterait au sein de sa base politique.
S’agissant des investitures au niveau des élections locales, le constat est également le même. Beaucoup de militants seraient frustrés de ne pas figurer sur les différentes listes de candidatures. A titre d’exemple, il y a le quatrième arrondissement de Libreville. Là-bas, contrairement aux têtes des listes, les militants de base qui constituent l’électorat, manifesteraient leur stupéfaction quant aux colistiers retenus qui, aux dires de certains, seraient méconnus et n’auraient fait aucune preuve ou du moins sont invisibles lors des activités du parti.
Le même problème se poserait dans la province de l’Ogooué Ivindo, notamment dans les deux arrondissements de la commune de Makokou et du département de l’Ivindo avec l’absence massive des jeunes et du parachutage des militants qui ne connaîtraient aucune réalité locale, dans les listes de candidature.
Au regard de cet état de fait, tout porte à croire que c’est cette indiscipline en perspective aux prochaines échéances électorales, qui aurait incontestablement amené la commission permanente de discipline, par le canal de son président, Guy Benjamin Donou, d’anticiper son intervention sitôt après la conférence de presse du secrétaire du PDG, pour réaffirmer sa détermination de faire respecter l’ordre et la discipline durant le processus électoral, tout en appelant à la mobilisation, à la cohésion, la fidélité et à la loyauté des militants autour des candidats investis. Seul, l’avenir nous dira.
