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Les Basotho aux urnes pour des élections législatives à haut enjeu


  7 Octobre      29        Politique (25417),

 

Maseru, 07/10/2022 –(MAP)- Les citoyens du Royaume du Lesotho se sont rendus, vendredi, aux urnes pour des élections législatives à enjeux élevés au milieu d’un effondrement économique mordant et d’une flambée des crimes violents.

L’euphorie palpable des trois derniers mois pourrait indiquer une forte participation électorale malgré le découragement de certains politiciens. Bien que les messages de la campagne aient été minces sur les solutions proposées à la pléthore de problèmes du Lesotho, les Basotho semblent clairs sur les raisons pour lesquelles ils votent.

L’absence de sondages crédibles rendent impossible de prédire qui l’emportera. Mais tout comme lors des élections de juin 2017, les indications pointent vers un autre gouvernement de coalition de deux ou plusieurs grands partis politiques.

Les petits partis pourraient également être des faiseurs de rois. Les rassemblements politiques, en particulier ceux des cinq plus grands partis, ont attiré des foules immenses. L’entrée de nouveaux acteurs politiques semble avoir incité les jeunes, qui ont supporté le poids du chômage et de la pauvreté endémique à voter pour la première fois.

Les élections législatives de juin 2017, organisées de manière anticipées à la suite du vote d’une motion de censure à l’encontre du Premier ministre Pakalitha Mosisili après la dislocation de la coalition le soutenant, aboutissent à une alternance.

Le paysage politique actuel du Lesotho est dominé par l’ancien, le nouveau et le «Newish». Les anciens sont le parti Convention de tous les Basotho (ABC – Opposition), qui était arrivé en tête des suffrages et remporta ainsi la majorité relative des sièges, et le Congrès Démocratique (DC) de Mosisili qui avait perdu plus du tiers des siens. Ces deux formations politiques ont fait partie d’une coalition difficile qui, selon beaucoup, a lamentablement échoué à renverser la situation économique du Lesotho. Ce bloc comprend également quelques petits partis qui ont traditionnellement choisi une poignée de sièges et obtenu des postes ministériels dans les coalitions précédentes.

Mené par Tom Thabane, l’ABC a formé un gouvernement de coalition avec trois autres partis, l’Alliance des Démocrates (AD), le Parti National Basotho (BNP) et le Congrès Réformé du Lesotho (RCL), permettant à Thabane de devenir premier ministre. Bien qu’il soit toujours une force politique forte, ABC semble être sur une glissade à cause des combats entre factions. Les ennuis judiciaires de son ancien chef, Thomas Thabane, ont érodé une partie de ses soutiens.

Le Congrès Démocratique, quant à lui, a eu une campagne bien financée, mais les tentatives de certains opposants politiques pour faire disqualifier certains de ses candidats de se présenter aux élections n’augurent rien de bon pour les chances du parti.

Le « newish » est le Basotho Action Party (BAP) qui était considéré comme le parti à surveiller lors de cette élection après avoir gagné un nombre important de partisans de l’ABC.

De l’avis de nombreux analystes, le moteur potentiel de cette élection semble être la Révolution Pour la Prospérité (RFP) récemment formée et dirigée par Sam Matekane. Surnommé le parti des riches, le RFP compte parmi ses candidats certains des hommes d’affaires les plus en vue. Il a attiré d’anciens hauts fonctionnaires comme le gouverneur de la banque centrale, le juge en chef et le Secrétaire du gouvernement.

Le parti a utilisé ses poches profondes pour mener une campagne élégante et parfois opulente. Mais la réaction des partis politiques établis a été «furieuse». Les opposants n’ont pas tardé à saper la crédibilité de Matekane en tant qu’homme d’affaires avisé, soulignant «qu’il bénéficiait des appels d’offres et du patronage du gouvernement».

Les évènements malheureux et l’instabilité politique qui ont tourmenté le Lesotho ces dernières années ont incité les dirigeants de la Communauté de développement de l’Afrique australe à sortir de son mutisme. Ils ont alors fait pression sur Maseru afin qu’il institue des réformes, mais leur récente poussée a échoué le mois dernier en raison d’une combinaison de querelles entre les acteurs politiques et d’une contestation judiciaire qui a annulé les amendements constitutionnels qui auraient ouvert la voie aux réformes.

Dans cette monarchie constitutionnelle dotée d’un parlement bicaméral, la faim traque plus de la moitié de la population de 2 millions de personnes. Le secteur textile, premier employeur du secteur privé, a perdu des emplois depuis le début de la pandémie de Covid-19. Les routes sont creusées de nids-de-poule et de nombreux ponts emportés par de fortes pluies doivent encore être réparés, alors que le déploiement des cadres a privé des opportunités d’emploi de personnes qualifiées et gonflé la masse salariale de la fonction publique.

D’autres problèmes sont plus récents mais tout aussi pernicieux et troublants pour les Basotho. La contrebande d’armes illégales depuis l’Afrique du Sud a valu au Lesotho la réputation douteuse d’avoir le troisième taux de meurtres le plus élevé au monde. Les incidents de vols à main armée ont augmenté ces derniers mois pour submerger une force de police fonctionnant déjà avec peu de moyens en raison de la crise financière du gouvernement.

La plupart des crimes violents ont été imputés aux gangs Famo qui font également des ravages en Afrique du Sud par l’exploitation minière illégale et les meurtres. Les pivots et les fantassins des opérations des mineurs illégaux, appelés aussi zama zama, sont pour la plupart des Basotho qui traversent illégalement les frontières poreuses entre le Lesotho et l’Afrique du Sud.

A bien des égards, ces élections semblent donc décisives pour l’avenir de ce petit pays montagneux, enclavé dans l’est du territoire sud-africain.

L’Assemblée nationale du pays est composée de 120 députés élus pour un mandat de cinq ans au suffrage direct. Son mode de scrutin, mixte, s’apparente au système électoral allemand, bien que les électeurs n’aient qu’un seul vote pour exprimer leur choix. Sur les 120 sièges, 80 sont pourvus au scrutin uninominal majoritaire à un tour dans autant de circonscriptions électorales uninominales.

L’ensemble des votes pour chacun des partis est ensuite regroupé au niveau national, nonobstant ceux des indépendants, et les quarante sièges restants répartis entre eux de manière à rapprocher la composition de l’Assemblée à celles des résultats en part des voix.

Hamid AQERROUT

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