Lomé, le 20 juin (ATOP) – Le Togo commémore le jeudi 21 juin ses martyrs. Comme de coutume, l’édition de 2018 sera marquée à Lomé et dans toutes les préfectures du pays par des cérémonies de dépôt de gerbes de fleurs en reconnaissance de leur bravoure. Il s’agit pour les Togolais de rendre hommage à ceux qui ont sacrifié leurs vies pour que vive le Togo.
Les martyrs dont on salue la mémoire aujourd’hui sont les vaillants fils et filles du Togo qui sont tombés sous les balles du colonisateur pour l’accession du Togo à la souveraineté internationale. La lutte pour arracher cette indépendance a été rude et périlleuse. Plus d’un demi-siècle après, ne serait-ce pas ingrat de sombrer dans l’oubli les noms de ces vaillants combattants de la liberté. C’est donc pour les immortaliser qu’un monument national a été érigé en leur mémoire.
Origine du 21 juin au Togo
Cette commémoration prend sa source le 21 juin 1957 à PyaHodo, où des nationalistes togolais ont protesté contre le statut d’autonomie que la France accorde au Togo selon la loi cadre (encore appelé Loi Gaston Deferre). L’armée coloniale, ne comprenant pas cette soif de souveraineté, a tiré sur la foule des manifestants faisant une vingtaine de morts. C’est donc en l’honneur de ceux-ci et des autres victimes des luttes pour l’indépendance que la journée du 21 juin a pris au Togo le statut de fête des martyrs.
C’est alors une journée de commémoration au cours de laquelle des prières s’organisent pour le repos des âmes de ces concitoyens morts pour l’indépendance de leur pays en 1960. Les émeutes déclenchées et les mouvements indépendantistes sont les locomotives luttant contre la colonisation française et ciblant un changement démocratique. C’est pour la paix et la libération du Togo que les combattants et les nationalistes devenaient des martyrs. En leur honneur, un recensement national des martyrs est effectué dans tout le pays visant à identifier les victimes.
Depuis certaines années, le Togo ne commémore plus la journée des martyrs de PyaHodo, mais celle de l’ensemble des martyrs du pays.
La portée du sacrifice des martyrs
Ces martyrs ont été sacrifiés pour la bonne cause, la souveraineté internationale du Togo. Le sang versé dénonce l’oppression, et appelle chaque citoyen à apporter sa pierre pour la construction du pays. Depuis l’indépendance à nos jours, que ce soit à PyaHodo ou dans toutes les contrées du Togo qui ont connu des soulèvements des nationalistes réprimés par des forces coloniales, les cris de ceux qui sont appelés aujourd’hui martyrs continuent d’avoir des retentissements au sein de la population, notamment, la paix, l’amour du prochain, le vivre ensemble, l’union et l’unité de tous les Togolais.
Le martyr n’est donc pas une vertu héroïque en soi. Si l’on se réfère aux origines, ce terme assez ancien, (11e siècle après Jésus Christ) était lié à la persécution des chrétiens selon les lois de l’Empire Romain. Ce mot a pour premier sens, témoin de la foi, le martyr est donc celui qui est victime de sa foi religieuse. Aujourd’hui on distingue également des martyrs politiques et sociaux.
Les martyrs dont on salue la mémoire sont les filles et fils du Togo qui ont lutté pour l’indépendance et la liberté de la Terre de nos aïeux aux prix de leurs vies. Il incombe donc à tout Togolais d’honorer leur mémoire en changeant de comportement et en pensant à l’émergence du pays.
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