Abidjan, 22 oct (AIP)- Un atelier d’information et de sensibilisation sur les enjeux du commerce du bétail en Afrique de l’Ouest s’est ouvert à Minignan, dans un contexte de quête de plus de professionnalisme dans le secteur, dans une région où l’élevage continue d’être pratiqué plus par habitude que par ambition d’en faire un véritable métier.
L’association des jeunes éleveurs-agriculteurs modernes d’Odienné (AJELAMO) a initié l’activité qui participe de la mise en œuvre du projet d’appui à la mobilité du bétail pour un meilleur accès aux ressources et marchés en Afrique de l’Ouest (PAMOBARMA). L’organisation a la charge de l’exécution du projet au niveau des régions du Kabadougou et du Folon.
Programme sous régional visant l’amélioration des conditions de vie et de travail des acteurs de la filière bétail-viande, PAMOBARMA est en déploiement dans tout le Nord Ivoirien et s’étend sur sept autres pays à savoir le Niger, Mali, Burkina-Faso, Ghana, Nigeria, la Côte d’Ivoire, le Togo et le Bénin. Prévu pour une durée de 50 mois, le projet est financé par l’Union européenne (à 85%) et par l’Agence française de développement (AFD). L’ONG internationale Acting for life (AFL) en assure la coordination.
Des représentants locaux de l’ensemble des administrations et services intervenant dans le commerce du bétail ainsi que des représentants des collectivités et des autorités traditionnelles prennent part à l’atelier de Minignan, ouvert lundi.
Selon le président de l’AJELAMO, Namoudou Sangaré, il s’agira durant les cinq jours que va durer la rencontre de traiter de toute la chaîne des valeurs de la filière depuis la production jusqu’à l’assiette du consommateur.
Procédant à l’ouverture au nom du préfet de région, le secrétaire général 2 de la préfecture de Minignan, Bilé Akébo a salué la tenue de cette session, une première dans cette région à tradition d’élevage. Il a souligné l’importance de sensibiliser les populations locales à entrevoir la nécessité de transformer ce réflexe traditionnel de posséder des mouton, des cabris, des bœufs en une véritable activité professionnelle qui va les sortir de la pauvreté.
« Ici quelqu’un peut avoir une cinquantaine de tête de bétails (de bétail) et trouvé que c’est un fait banal, naturel au point de ne pas se rendre compte qu’il a en sa possession une richesse », a déploré également le secrétaire général de la coopérative des éleveurs de Minigan, Siriki Doumbia. Il s’est aussi félicité de la tenue de cet atelier qui va notamment aider ses pairs et lui à gagner davantage en professionnalisme.
Le PAMOBARMA a pour objectif de consolider la mobilité transfrontalière à travers un ancrage inter-collectivités.