Dakar 2 déc (APS) – L’Etat du Sénégal travaille sur un plan
stratégique national devant permettre un retrait durable des enfants
de la rue, annoncé le directeur de la promotion des droits et de la
protection des enfants, Niokhobaye Diouf.
Dans le processus d’élaboration de ce plan stratégique, il a été mis
en place un cadre de coordination et de suivi des directives
présidentielles sur la politique de retrait des enfants, a-t-il
indiqué dans un entretien avec l’APS.
Ce cadre d’échanges regroupe différents acteurs concernés par cette
question ainsi que des ministères sectoriels dont celui des Affaires
étrangères, compte tenu de la dimension transfrontalière de la
question.
« Outre la définition des procédures à adopter, ce cadre travaille
également sur où référer les enfants qui seront retirés, leur prise en
charge et leur réinsertion », a indiqué M. Diouf, précisant que le plan
stratégique « en gestation » va disposer d’un budget propre pour marquer
son autonomie.
Selon lui, la question de la protection des enfants est devenue un
sujet « transversal », nécessitant une réponse collective.
Le ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection
des enfants, dont dépend la direction de la promotion des droits et de
la protection des enfants « n’a plus le monopole de la question. La
question de l’enfance est devenue une responsabilité collective qui
veut que le rôle de chacun soit bien défini », a insisté Niokhobaye
Diouf.
Il dit que ses services ont entamé des discussions avec des « daaras »
volontaires et engagés à accepter de recevoir des enfants qui seront
retirés de la rue.
M. Diouf, faisant le point sur les dernières opérations de retrait,
note que la première (juin 2016 à juin 2017) avait permis de retirer
quelque 1585 dont plus 600 sénégalais. La deuxième opération, conduite
en février 2018 (6 mois) a permis de retirer 339 enfant-talibés.
Outre les 60 familles d’accueil ont été par la suite enrôlées dans le
programme des bourses familiales, « les daaras qui avaient accepté de
recevoir ces enfants ont reçu des accompagnements en denrées
alimentaires pendant 6 mois, en plus du financement d’un micro-projet
pour permettre à l’établissement d’accueil de pouvoir voler de ses
propres ailes », signale M. Diouf.