Dakar, 30 oct (APS) – L’ancien émigré sénégalais Abdou Aziz Diop dit
Aziz Ndella, installé à Sicap-Mbao, une commune de la grande banlieue
dakaroise, a fait le choix de consacrer ses heures perdues à l’aide
aux déficients mentaux, le plus souvent marginalisés par la société
sénégalaise.
Aziz Ndella explique avoir été positivement influencé en cela par la
manière avec laquelle sont traitées ces personnes en Italie, en
Espagne et au Japon, des pays où il a vécu dans les années 1990 au gré
de ses pérégrinations à la recherche d’un mieux vivre.
Mais c’est à son retour au bercail en 1996, qu’il y a eu le déclic. Et
tout commence lorsqu’il ouvre son magasin de textiles à Pikine, dans
la grande banlieue dakaroise.
« A chaque fois que je mettais la musique à fond, je voyais que ces
personnes suivaient le son de la musique et dansaient à plein rythme,
comme les personnes douées de raison », se rappelle Aziz Diop.
De cette observation quasi quotidienne du comportement des malades
mentaux, le commerçant tire la conclusion que ces derniers « avaient
besoin de quelque chose ».
Dès lors nait une véritable histoire entre lui et les malades mentaux.
Depuis, il a entrepris d’aller à leur rencontre à travers les rues,
pour les laver, les coiffer et leur couper les ongles, sans rien
attendre, si ce n’est le plaisir et la satisfaction d’aider ces être
vulnérables exposés à tous les dangers.
« Tout ce que je fais pour les déficients mentaux, je le fais par
amour », clame-t-il, tout en demandant aux gens de ne pas « fuir ces
personnes, qui font partie intégrante de la société ».
Pour Aziz Ndella, la posture des populations ne doit pas consister à
« fuir » les déficients mentaux mais plutôt à « les aider à ce qu’ils
puissent réintégrer la vie en société ».
Pour ce bénévole dans l’âme, « ce combat doit être porté par tout un
chacun afin de venir en aide aux malades mentaux », surtout qu’à Dakar,
souligne-t-il, « il est difficile de marcher dans les rues sans
rencontrer des malades mentaux ».
Aziz Ndella plaide donc pour des actions de nature à favoriser le
bien-être des déficients mentaux.
Il en appelle à cet égard aux pouvoirs publics, pour la création de
centres d’accueil et la mise en place de bus afin de les transporter,
en cas de besoin, dans les centres psychiatriques où ils pourraient
être pris en charge.
FDS/ASG/BK