Yamoussoukro, 25 mars (AIP) – Plusieurs individus détenant diverses armes blanches ont attaqué jeudi le domicile du secrétaire général des jeunes du village de Kpoussoussou, Kacou Martin, faisant d’importants dégâts matériels mais aucune victime, a appris l’AIP.
«Dieu merci je n’étais pas à la maison car c’est à ma personne qu’ils en voulaient», a rapporté, M. Kacou non sans préciser que l’attaque s’est déroulée en milieu de journée et les assaillants bien identifiables.
Il réside à Kpoussoussou son village maternel mais est originaire de Logbakro voisin, deux villages qu’un litige foncier oppose depuis plusieurs années. Les derniers développements de cette affaire ont fait monter l’adrénaline des populations qui sont au bord de l’affrontement depuis le début du mois de mars.
Selon des explications recueillies sur place, Logbakro est le dernier village du canton Fahafoués de Toumodi. Au temps colonial les villageois travaillaient jusqu’au lit de la rivière Logba qui coulait à l’entrée de Yamoussoukro. C’est à cette limite que débutait le canton Akouès de Yamoussoukro, la rivière étant considérée comme limite naturelle entre les deux cantons.
Par la volonté du Chef de l’Etat ivoirien de l’époque, Félix Houphouet-Boigny, Kpoussoussou qui se situait un peu plus loin de cette rivière c’est-à-dire vers le village de Subiakro a été rapproché de Logba pour constituer le premier village Akoué.
C’est aussi par la volonté du même Président que le village de Logbakro plus proche de Yamoussoukro que de Toumodi a été intégré au département de Yamoussoukro.
Les populations de Kpoussoussou ne se reconnaissent pas dans cette limite naturelle et estiment que leurs terres vont jusqu’à hauteur de l’actuel dispensaire de Logbakro. L’affaire portée devant les juridictions compétentes a été tranchée par la plus haute juridiction, la cour suprême.
«A travers la grosse de la cour suprême délivrée le 26 février 2020, ce sont 800 ha de terre que Logbakro doit restituer à Kpoussoussou. Mais nous estimons que ce n’est pas juste et que les autorités compétentes doivent intervenir avant qu’il ne soit trop tard. Parce que personne n’est prêt à quitter les terres de ses ancêtres. La cour suprême a rendu un verdict incendiaire. C’est de la provocation que nous n’accepterons pour aucune raison», a fait savoir récemment le chef de Logbakro, Nanan Boni Logba-II.