Libreville, 10 Novembre (AGP) – L’ancien porte-parole de la Coalition de pour la nouvelle République (CNR), Frédéric Massavala Maboumba, a décidé, le samedi 9 novembre écoulé à Libreville, au cours d’une conférence de presse, de rompre avec le patron de ladite coalition, l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2016, Jean Ping. Devant les hommes et femmes de médias et de ses partisans, l’orateur a témoigné sa gratitude à tous ceux qui ont milité pour sa sortie de prison en juin dernier et de dévoiler les raisons de sa rencontre à Ndendé, avec l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba, Brice Laccruche Alihanga.
S’exprimant sur sa rupture avec Jean Ping, il a justifié cette décision par la stratégie politique utilisée par le président de la Coalition pour la nouvelle République, consistant à revenir sur la dernière élection présidentielle.
Pour lui, il est en effet inconcevable de passer sept ans à ne parler que de la dernière élection présidentielle alors que les conditions de vie des populations se dégradent davantage.
«Ce que pense aujourd’hui Jean Ping ou un autre ne m’intéresse pas du tout. Ce qui me tient à cœur le seul intérêt du peuple gabonais. Si Jean Ping pense que les discours qu’il fait, aident les populations, tant mieux pour lui. Pour ma part, je pense que ses discours n’aident personne. Ce que nous voulons c’est le changement, il ne viendra pas de ses multiples discours» a-t-il avancé, précisant au passage qu’il ne faisait le procès de personne.
Revenant sur la dernière élection présidentielle, Massavala Maboumba a reconnu que cette élection est très loin derrière, et qu’il est trop tard pour en parler. Et partant du fait que la place n’étant pas encore à celle de 2023, année de la prochaine élection présidentielle, il a suggéré à ses pairs d’abandonner toutes formes de rhétoriques électorales pour se préoccuper en priorité des conditions de vie des populations qui ne manquent pas souvent une occasion de soutien aux hommes politiques.
L’ancien compagnon politique de Jean Ping a exprimé sa reconnaissance à Dieu qui a rendu possible sa libération. Ensuite, à sa famille pour l’amour et les sacrifices consentis, à son collège d’avocat. Puis, à ses amis de la diaspora et ceux de l’opposition gabonaise, en plus des associations et des médias locaux qui ont été sensibles à son cas et ceux de ses compagnons de lutte.
Au sujet de sa vie carcérale, il a révélé que c’est grâce à l’histoire hors du commun de Nelson Mandela qu’il s’est «senti fier de son statut de prisonnier politique. Tant il est méritoire d’offrir quelques années de sa liberté pour un avenir meilleur de toute la communauté nationale».
Il a cependant exprimé sa sensibilité au regard du soutien de certains anciens «camarades» du Parti démocratique gabonais.
«J’ai été agréablement surpris, et très ému que de nombreux pédégistes n’ont plus vu en moi le farouche adversaire, mais simplement un humain qui soufrait. Transcendant les clivages partisans, beaucoup m’ont apporté aide et soutien», a-t-il déclaré.
Quant à sa rencontre avec l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba, Brice Laccruche Alihanga, Fréderic Massavala Maboumba a souligné qu’elle a eu lieu pour trois raisons essentielles pour lui.
La première raison, liée à sa nouvelle conception de la vie, est d’ordre spirituel. Ayant en effet appris à relativiser les choses et la vie sur terre lors de sa détention, il s’est profondément rapproché de Dieu et des Saintes écritures. Notamment dans les douzième, dix-septième et dix-neuvième livre de Romains qui demandent entres autres d’être en paix avec tous les hommes.
L’autre raison de cette rencontre était de plaider, a-t-il dit, en faveur de ses compagnons de lutte, toujours en prison. Ayant perdu le versement de ses émoluments en qualité de fonctionnaire du trésor public après son arrestation, cette rencontre devait enfin, permettre au citoyen Fréderic Massavala Maboumba de rentrer dans ses droits.
S’agissant de ses activités politiques du moment, l’ancien porte-parole du candidat Jean Ping a indiqué que celles-ci s’organisent désormais au sein du groupe dénommé Massavala-Maboumba pour le renouveau gabonais (GMM/PRG).
Disséminés à travers les neuf provinces du pays, les membres de cette nouvelle plateforme politique ont d’ailleurs soutenu la candidature de leur figure de proue lors de l’élection couplée, législatives et locales en octobre 2018, alors que ce dernier était incarcéré, a-t-il dit.
Portant un regard nouveau sur l’offre politique du moment, il a observé deux types d’hommes politiques à savoir : «Ceux qui ne pensent qu’aux échéances électorales et leurs résultats, et d’autres qui pensent au quotidien de leurs compatriotes et à l’avenir du pays qui pour eux sont les hommes d’Etat».
Il n’a pas manqué de jeter regard sur certains secteurs majeurs de l’économie. Sur cette question, l’orateur a peint un tableau sombre du domaine agricole actuel, du secteur de la pèche et du tourisme qui sont encore loin d’apporter de réelles satisfactions.
Clôturant les échanges avec la presse, le conférencier a dit être un homme de conviction. Il devrait à ce sujet consacrer la grande partie de son temps à œuvrer pour donner une certaine notoriété à son engagement politique à travers sa plateforme.
