Dakar, 5 jan (APS) – Le président du Conseil national du patronat du Sénégal (CNP), Baidy Agne, a plaidé, mercredi, pour la mise en œuvre d’une réelle politique qui met en avant le privé national, notamment dans les projets structurants de l’Etat.
« Tout ce dont on a besoin, c’est d’une réelle volonté de mettre en avant son privé national à travers une vision claire et résolue de le renforcer », a-t-il déclaré dans un entretien avec l’APS dont il était l’invité de la rédaction.
Selon le président du CNP, « les perspectives d’exploitation du pétrole et du gaz nous imposent aujourd’hui, au-delà de l’exploration qui est assurée par des grands groupes mondiaux, de mettre en orbite les entreprises locales sur les nouveaux métiers qui ont trait notamment au transport, à la logistique, au bâtiment, à l’approvisionnement et la production de l’énergie ».
Pour ce faire, Baidy Agne suggère à l’Etat de « donner la possibilité à ces entreprises de se regrouper », pour ainsi « monter des projets », tout en bénéficiant au même titre que les « entreprises internationales qui interviennent chez nous, de la garantie souveraine de l’Etat qui permet de lever facilement des ressources. »
Il a indiqué qu’il est prévu, à travers le Plan d’actions prioritaires Ajusté et accéléré (PAP2A) pour la relance de l’économie, un programme quinquennal, un investissement global de 2500 milliards de francs de la partie privée et un taux de participation à hauteur de 30% dans les projets structurants, sans « aucune précision sur la portion qui doit revenir au privé national. »
M. Agne est d’avis que pour tous ces projets structurants en perspective que l’Etat veut financer en relation avec le privé, une politique claire doit être définie pour savoir quelle est la capacité du privé et ce que l’Etat met en avant pour une garantie souveraine et institutionnelle.
A l’en croire, « toutes les réformes nécessaires dont le secteur privé national a besoin afin d’être boosté davantage ont été identifiées et listées ».
Toutefois, ces réformes « ne sont jamais mises en œuvre parce qu’il y a de la résistance humaine, des gens qui s’adonnent à l’intervention et à la corruption », selon lui.
« Je donne l’exemple de l’une des réformes que l’on annonce très souvent et qui n’est jamais presque mise en œuvre, à savoir la dématérialisation de toutes les procédures administratives et institutionnelles, parce que tout simplement cela supprime des interventions des gens à des niveaux qui ne vont pas dans le bon sens », a-t-il dit.
Selon Baidy Agne, toutes les réformes envisagées par l’Etat du Sénégal en faveur de secteur privé national sont positives.
Seulement, « il faudrait les imprimer dans une logique d’améliorer l’environnement des affaires des entreprises nationales », pour en faire « des champions forts chez eux d’abord », avant d’espérer « conquérir le marché de la sous-région et le reste du monde. »