Abidjan, 12 fev (AIP)- Le président du conseil de la région de Kherson (Sud de l’Ukraine), Vladyslav Manguer, a été mis en examen, lundi, pour avoir commandité le meurtre d’une militante anti-corruption, Kateryna Gandziouk, attaquée à l’acide en juillet 2018.
Kateryna Gandziouk, 33 ans, ayant succombé à ses blessures en novembre 2018, est devenue le symbole des attaques à répétition visant journalistes et défenseurs des droits de l’homme dans le pays. Cette attaque meurtrière avait impliqué plusieurs criminels, des soutiens politiques et des financements d’un patron du crime organisé.
Pour le procureur général, c’est le triomphe d’une enquête longue et complexe, et le président du conseil régional de Kherson, Vladyslav Manguer, était visiblement la pièce manquante du puzzle assassin. Mais l’annonce de sa mise en examen n’apaise pas la société civile.
Tout d’abord parce que l’enquête a une coloration politique, à quelques semaines de l’élection présidentielle prévue en mars prochain, car Vladyslav Manguer est un membre du parti d’Ioulia Timochenko, la grande rivale du président Petro Porochenko, le parrain politique du procureur général. Ensuite parce que l’affaire n’a été prise au sérieux à Kiev qu’après une série de protestations en Ukraine et à l’étranger.
La plupart des enquêtes sur les dizaines d’attaques visant des militants anti-corruption et défenseurs des droits de l’homme ne produisent en revanche pas autant de résultats. A travers le succès du procureur général, beaucoup dénoncent donc la sélectivité de la justice, phénomène récurrent en Ukraine.