Dakar, 2 dec (APS) – Le chef de l’Etat sénégalais a dénoncé,
lundi, la perception ‘’exagérée’’ de l’endettement de l’Afrique.
’’L’Afrique n’est pas une exception. En réalité, ce qui handicape le
continent ce sont surtout les préjugés, le regard stigmatisant posé
sur lui lors qu’il s’agit d’investir en Afrique. La perception de
risques est toujours exagérée. Les notations sont exagérées ce qui a
pour conséquence immédiate le renchérissement de l’investissement’’,
a-t-il dit.
Le président de la République, ouvrait, lundi, la conférence
internationale sur ‘’développement durable et dette soutenable : le
juste équilibre’’ en présence de plusieurs chefs d’Etats de la
sous-région et de la DG du FMI.
’’Il ne s’agit pas d’engager une aventure mais plutôt de défaire les
chaines qui nous empêchent de décoller économiquement, lorsqu’on a
l’ambition de porter des projets novateurs’’, a dit Macky Sall.
‘’Des critiques s’élèvent contre les gouvernements au motif que la
dette soit un fardeau contre les générations futures alors qu’une
dette soutenable est une affaire de solidarité inter générationnelle
(….)’’, a-t-il relevé.
Le chef de l’Etat a noté que selon les indications du Fonds monétaire
international (FMI), le ratio de la dette publique africaine est ainsi
passée de 35% en moyenne au début des années 2000 à 55 % du PIB en
2016 alors que la tendance observée au niveau global, a été beaucoup
plus importante.
‘’L’endettement public et privé a atteint au niveau global en 2018, un
record de 184 mille milliards de dollars soit 225% du PIB mondial là
où, l’Afrique en a 55% de ce PIB’’, a rappelé, le Président Sall.
Selon lui, ‘’le risque en Afrique n’est pas plus élevé que dans
d’autres régions du monde car, quel que soit les difficultés, les
Africains payent leurs dettes. Ensemble il nous faut donc rechercher
les moyens de déconstruire cette perception largement répandue en
matière d’investissement et d’endettement de l’Afrique’’.
Pour Macky Sall, même si on laisse aux générations futures un
endettement aussi, on leur laisse aussi des infrastructures.
‘’Il faut qu’il y ait une balance entre les actifs qui ont été acquis
par la dette et la dette elle-même’’, a précisé M. Sall selon qui, la
dette doit servir à investir pour le développement.