Thiès, 23 juil (APS) – Des acteurs de projets d’agroécologie intervenant dans plusieurs régions du Sénégal ont entamé, jeudi à Thiès, des échanges d’expérience sur cette pratique agricole, a constaté l’APS.
Les maîtres d’œuvre de trois projets d’agroécologie actifs dans le pays prennent part à ces échanges initiés dans le cadre d’un projet sous-régional. Il s’agit de l’ONG Eclosio, qui intervient dans la zone des Niayes et la région centre, vers Kaffrine.
The Hunger Project/Sénégal, ONG active dans la vallée du fleuve Sénégal et l’Association sénégalaise pour la promotion du développement à la base (ASPRODEB), à cheval entre Kaffrine, Kaolack et Fatick (centre), sont aussi représentés.
Pendant deux jours, les acteurs de ces projets vont échanger avec ceux du Projet d’appui à la transition agro-écologique (PATAE), couvrant le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Togo, et financé à hauteur de 10,5 milliards de FCFA, avec l’appui de la CEDEAO, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
Pour Saliou Ngom, coordonnateur du PATAE, le changement de mentalité nécessaire à la promotion de la pratique de l’agroécologie au Sénégal bute sur des contraintes.
« Dans la tête de la majorité des agriculteurs, ils ne peuvent atteindre les rendements escomptés sans l’utilisation des produits chimiques », a t-il dit, en marge de la rencontre.
Pour M. Ngom, par ailleurs chercheur à l’Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA), « la difficulté reste le changement de mentalité et de pratiques socio-culturelles qu’il faut opérer dans tous les maillons de la chaîne de production ».
Pour ce faire, a-t-il préconisé, il faut « réduire les risques d’exposition aux pratiques contraires de l’agriculture conventionnelle utilisant massivement les intrants chimiques tels que les engrais chimiques et les pesticides ».
Le conseiller technique du ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Amadou Woury Diallo, a précisé que l’objectif spécifique du PATAE est d’’’accompagner la transition agro-écologique en Afrique de l’Ouest’’.
Il s’agit de ’’favoriser l’émergence, l’adoption et la diffusion de pratiques agricoles écologiquement intensives dans les exploitations familiales et de promouvoir des modes de gestion et d’organisation favorisant cette adoption’’.
M. Diallo a invité les médias à participer à la promotion de cette forme d’agriculture utilisant les engrais organiques au détriment des engrais chimiques.
« L’agroécologie s’impose comme une solution, il faudrait sensibiliser les paysans à adopter cette pratique qui pourrait prévenir de nombreuses maladies », a dans le même sillage, plaidé le maire de Mont Rolland, Yves Lamine Ciss.